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Ce que rapporterait un doublement des énergies renouvelables

Si la part des énergies renouvelables parvient à être doublée d'ici à 2030, plusieurs millions d'emplois pourraient être créés. (image d'illustration)

Si la part des énergies renouvelables parvient à être doublée d'ici à 2030, plusieurs millions d'emplois pourraient être créés. (image d'illustration) - Jonathan Nackstrand - AFP

Présenté à Abou Dhabi, le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie renouvelable se projette dans l'avenir. En multipliant par deux leur capacité de production d'ici à 2030, on pourrait doper la croissance et créer 15 millions d'emplois.

Clés de la transition énergétique, les énergies renouvelables (solaire, éolien ou encore géothermie) n'ont pas encore réussi à supplanter pétrole, charbon et gaz. Cependant, d'années en années, la part de ces nouvelles sources est de plus en plus importante dans le mix énergétique mondial.

Dans sa dernière étude, l'Irena tend à montrer que ces sources peuvent aussi avoir un impact non-négligeable en termes de création de richesses. Et un scénario proposé par l'Agence retient plus l'attention que les autres: selon les auteurs du document, si la part des énergies renouvelables est doublée à l'horizon 2030 (par rapport à 2010) pour atteindre 36% du mix énergétique mondial, cela permettrait d'augmenter le PIB mondial de 1,1%. Autrement dit, cela générerait 1.300 milliards de dollars. En outre, parvenir à cet objectif permettrait la création de 15 millions d'emplois dans ce secteur, où les besoins augmentent plus rapidement que du côté des énergies fossiles. 

Des investissements européens en baisse

À l'occasion de cette publication, l'Irena annonce également que les investissements visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ont atteint 329 milliards de dollars en 2015. Une somme en hausse de 4% par rapport à l'année 2014, mais toujours jugée "insuffisante" pour opérer une véritable transition énergétique. Selon Rachel Kyte, ces blocages sont dus à "des obstacles historiques". La représentante du secrétaire général de l'Onu pointe ainsi du doigt les "subventions aux énergies fossiles" encore versées dans certaines régions du globe. 

Inversement, certaines zones géographiques tirent plus particulièrement leur épingle du jeu, à l'image de la Chine -pourtant premier pollueur mondial- dont les investissements ont atteint 111 milliards de dollars en 2015, soit 17% de plus que l'année précédente. Du côté de l'Europe, c'est une toute autre situation qui est observée puisque les sommes dédiées sont passées sous la barre des 60 milliards de dollars. Une situation due "à la faiblesse continue de l'économie européenne" selon Michael Taylor, expert financier de l'Irena. 

Antonin Moriscot