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En 2014 les patrons des grandes banques se sont (un peu) serrés la ceinture

Respectivement de gauche à droite Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas), Frédéric Oudéa (Société Générale) et Jean-Paul Chiffler (Crédit Agricole) en 2013, lors d'une audition parlementaire sur la réforme bancaire.

Respectivement de gauche à droite Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas), Frédéric Oudéa (Société Générale) et Jean-Paul Chiffler (Crédit Agricole) en 2013, lors d'une audition parlementaire sur la réforme bancaire. - Bertrand Guay - AFP

A l'exception de Laurent Mignon, le directeur général de Natixis, tous les dirigeants des six grands établissements tricolores ont vu leur rémunération chuter l'an passé, rapportent les Echos ce jeudi 23 avril.

2014, une année à oublier pour les patrons des grandes banques françaises. Quasiment tous ont ainsi vu leur rémunération globale baisser l'an passé, comme l'expliquent les Echos ce jeudi 23 avril, en se basant sur l'ensemble des rapports annuels de chaque établissement.

La faute à des événements exceptionnels que le quotidien économique qualifie "d'accident de parcours". Le cas le plus criant et le plus évident reste celui de Jean-Laurent Bonnafé.

Le directeur de BNP Paribas reste le patron le mieux payé parmi ses collègues banquiers, avec une rémunération totale de 2,83 millions d'euros, qui compte pour pratiquement 50% de fixe (1,5 million) et de variable (1,25 million). Mais ce montant accuse toutefois une baisse de -14,8%.

En effet, comme le rappelle le document de référence de l'entreprise, la rémunération variable de Jean-Laurent Bonnafé dépend d'un ensemble de critères liés à la performance de l'entreprise à savoir le bénéfice net par action ou encore le résultat brut d'exploitation. Or les comptes 2014 de BNP Paribas ont évidemment été grevés par l'amende de 9 milliard de dollars infligée par les autorités américaines pour violation d'embargo. 

La Russie met à mal le variable du PDG de Société Générale

Le même raisonnement s'applique aux rémunérations des autres grands patrons. Le deuxième dirigeant le mieux payé, Frédéric Oudéa, le PDG de Société générale, a ainsi vu sa rémunération chuter de -16,9% à 2,25 millions d'euros, en raison des difficultés de son groupe en Russie, où la banque est notamment présente via Rosbank.

Dans le document de référence de la banque, le groupe explique que son PDG a atteint 43% des objectifs quantitatifs fixés. "La baisse des performances réalisées s’expliquant en particulier par la décision du Groupe de déprécier ses comptes au 1er trimestre 2014 de l’écart d’acquisition de sa filiale russe Rosbank", peut-on lire.

Quant à Jean-Paul Chifflet, le directeur général de Crédit Agricole, sa rémunération de 2,05 million d'euros affiche un recul plus modeste (-4%) lié notamment à la dépréciation de la participation de la banque dans sa collègue portugaise BES (Banco Espirito Santo).

François Pérol, le président du directoire de BPCE (Banques Populaires Caisse d'Epargne) et Michel Lucas, le patron du CM-CIC ont tous les deux connus une baisse limitée de leur rémunération (-2,7%), à respectivement 1,4 million et 784.000 euros.

Enfin, Laurent Mignon, le directeur général de Natixis (filiale de BPCE) est le seul à avoir vu sa rémunération bondir de 12,2% l'an passé à 1,9 million d'euros.

J.M.