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Energie: le médiateur s'inquiète des hausses du prix de l'électricité et du gaz

Les consommateurs faisant appel au Médiateur de l'énergie ont en moyenne une dette de 1.900 euros.

Les consommateurs faisant appel au Médiateur de l'énergie ont en moyenne une dette de 1.900 euros. - -

L'instance chargée de défendre les consommateurs d'électricité et de gaz a constaté une hausse des réclamations de 4,5% en 2013. Les fournisseurs d'énergie sont de plus en plus prompts à fermer les vannes pour cause de factures impayées.

Les relations entre clients et fournisseurs d'énergie sont de plus en plus tendues. La preuve, le Médiateur de l'énergie, l'instance indépendante chargée de défendre les consommateurs d'électricité et de gaz, a été saisi de 15.041 réclamations en 2013, soit 4,5% de plus que l'année précédente, selon un bilan provisoire publié ce 3 juin.

Cette multiplication des conflits s'explique par la hausse des prix de l'énergie, qui conduit les consommateurs les plus précaires à ne plus pouvoir payer leurs factures.

Aussi, quelque 60.000 coupures d'électricité et de gaz ont été pratiquées au premier trimestre 2014, à la fin de la première trêve hivernale généralisée entre le 1er novembre et le 15 mars. A cela s'ajoutent 87.000 réductions de puissance d'électricité sur la même période. Soit un bilan temporaire de 147.000 interventions, a indiqué le Médiateur de l'énergie, qui doit fournir cet été des chiffres définitifs pour les six premiers mois de cette année.

8 millions de Français en précarité énergétique

"Avec une dette moyenne de 1.900 euros, les consommateurs qui font appel à nous pour des difficultés de paiement ont d'abord besoin que l'on prenne en compte leur situation et qu'un échéancier de paiement soit mis en place", relève le Médiateur, Jean Gaubert, dans le communiqué.

L'instance accuse les fournisseurs d'énergie, Direct Energie en tête, d'avoir recours aux coupures un peu trop facilement, malgré la bonne volonté évidente du client. Ces pratiques sont d'autant plus gênantes qu'elles augmentent la précarité de ces personnes, qui doivent faire face à des frais supplémentaires pour la réouverture du service.

L'augmentation attendue des prix de l'énergie risque d'amplifier la situation. "Si l'on ne prend pas le taureau par les cornes, la précarité énergétique ne pourra qu'augmenter", a alerté Jean Gaubert.

Il plaide donc pour la mise en place d'un chèque énergie et la création d'un fournisseur d'énergie de dernier recours, qui pourrait accueillir les 8 millions de personnes victimes de précarité énergétique en France.

C.C.