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EPR finlandais: l'ultimatum de Macron

Emmanuel Macron a reporté son déplacement en Finlande, au vu du blocage des négociations entre Areva et TVO.

Emmanuel Macron a reporté son déplacement en Finlande, au vu du blocage des négociations entre Areva et TVO. - Stéphane de Sakutin - AFP

Le ministre de l'Économie et son homologue finlandais ont donné un mois à Areva et au producteur d'électricité finlandais TVO, afin de régler leur litige à propos du réacteur EPR en construction.

Enfin une bonne nouvelle pour Areva? Emmanuel Macron et son homologue finlandais ont donné un mois aux "actionnaires et aux entreprises" pour trouver "un accord ou une voie de sortie", dans le litige entre le groupe français et le producteur d'électricité finlandais TVO. 

"J'ai eu l'occasion de parler en début de semaine avec Olli Rehn et nous nous sommes donné un mois pour laisser les entreprises et les actionnaires trouver les conditions d'un accord ou d'une voie de sortie", a ainsi déclaré le ministre de l'Économie à des journalistes.

Emmanuel Macron devait se rendre en Finlande fin 2015-début 2016 pour évoquer la construction du réacteur EPR dans la centrale d'Olkiluoto (ouest de la Finlande), marquée par une accumulation de retards et de surcoûts, au coeur d'un contentieux entre Areva et TVO.

Plusieurs milliards d'euros en jeu

"J'ai demandé à ce que l'on progresse davantage encore au niveau des entreprises et des actionnaires. Comme les négociations n'étaient pas suffisamment mûres, il était contre-productif qu'un déplacement se fasse au niveau ministériel dès le mois de décembre comme j'avais initialement envisagé de le faire", a-t-il précisé.

Prévue pour 2009, la mise en service du réacteur EPR dans la centrale d'Olkiluoto est désormais programmée pour 2018, alors que le chantier a débuté en 2005.

Les deux principaux protagonistes de cette affaire, Areva, qui le construit avec Siemens, et l'exploitant finlandais TVO, ont assuré cet été vouloir entamer en 2016 la phase d'essai. Pourtant, les deux groupes se rejettent chacun la responsabilité des retards et des surcoûts, et ont porté leur différend devant un tribunal d'arbitrage. Areva réclame 3,4 milliards d'euros et TVO 2,6 milliards.

Ces difficultés en Finlande ont contribué à précipiter Areva au bord d'une quasi-faillite: face aux retards du projet, le groupe a provisionné 4,6 milliards d'euros, soit plus que le prix de vente du réacteur fixé à 3 milliards.

Y.D. avec AFP