BFM Business
Conso

Eram et Vivarte en lice pour reprendre Bata

La filiale française de Bata s'était déclarée en cessation de paiements en novembre dernier

La filiale française de Bata s'était déclarée en cessation de paiements en novembre dernier - Bazi - Flickr - CC

Huit offres de reprise ont été déposées pour reprendre le chausseur, rapportent les Echos ce lundi 12 janvier. Les groupes Eram et Vivarte ont notamment fait part de leur intérêt.

La marque de chaussures Bata ne devrait pas disparaître de la circulation. Le tribunal de commerce de Nanterre a retenu huit offres de reprise pour racheter la filiale française du chausseur canadien, qui s'était déclarée en cessation de paiements fin novembre, rapportent les Echos de ce lundi 12 janvier.

Parmi ces huit offres figurent celles de deux poids lourds du secteur de la chaussure: Vivarte, qui détient 17% de parts de marchés et Eram. Le premier cité avait lui-même connu d'importantes difficultés financières, faisant l'objet d'une importante restructuration de dette en octobre dernier.

800 emplois en jeu

Dans l'opération, Vivarte serait notamment intéressé par "des emplacements clefs pour sa marque plus haut de gamme, Minelli", expliquent les Echos. La plus généreuse des huit offres aurait néanmoins été formulée par l'actuel patron de Bata France, François Le Ménahèze. Ce dernier serait ainsi prêt à reprendre la moitié du parc de magasins en France, au nombre de 136, ainsi que 400 des 800 emplois menacés par l'avenir incertain du groupe dans l'Hexagone.

Après avoir sélectionné les offres, le tribunal de commerce de Nanterre doit effectuer un premier examen le 21 janvier prochain, avec pour objectif de trouver une solution de reprise vers mars prochain, indique une source citée par les Echos.

Les difficultés de la filiale française

Bata a été créé en 1894 par une famille tchèque, qui a ensuite émigré au Canada dans les années 1930 pour fuir le nazisme. En France, la marque a vu ses ventes s'effriter depuis plusieurs années en raison de la concurrence d'internet (dont les sites Zalando ou Sarenza), mais aussi d'enseignes d'habillement comme Zara, H&M, Celio, qui ont également lancé des collections chaussures, en cassant les prix. La société fait également les frais des arbitrages de consommation dans une période de pouvoir d'achat contraint, avec un marché global de la chaussure qui recule encore de 10% en 2014.

Devant les difficultés rencontrées par sa filiale française, Bata avait décidé d'arrêter les frais pour ne pas mettre en danger le reste de l'activité dans le monde où il compte 5.000 magasins. Fin 2008, Bata France avait déjà effectué une importante restructuration l'amenant à fermer 27 magasins et supprimer 83 emplois. Mais ces efforts n'avaient pas suffi à redresser la rentabilité de la société. En 2013, la filiale française du groupe canadien avait subi une perte d'exploitation de 9 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 91 millions d'euros.

J.M. avec AFP