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Et si vous deveniez "chief happiness officer" ou roi du bonheur au travail?

Le chief  Happiness officer doit se montrer ouvert au dialogue et disposer de forte qualités humaines.

Le chief Happiness officer doit se montrer ouvert au dialogue et disposer de forte qualités humaines. - Unsplash

Encore méconnu, ce métier est pourtant de plus en plus recherché par les entreprises soucieuses de développer le bien-être de leurs équipes. Portrait-robot du parfait "CHO".

Assurer le bonheur des salariés. Le concept paraissait encore fantaisiste il y a encore peu. Il est désormais pris de plus en plus au sérieux par les entreprises, qui y voient un bon moyen pour garder des équipes impliquées et performantes. Comme souvent, c'est la Silicon Valley qui a montré la voie inventant même un nom pour cette fonction: chief happiness officer ou CHO. Mais quelles sont les missions de ce chef du bonheur? Organiser des crêpes party ou des séances de méditation pour faire baisser le stress des équipes? La mission est en réalité bien plus complexe que ne le laisse entrevoir le titre, et ses contours varient en fonction des entreprises. Mais globalement, ses responsabilités majeures tournent autour de 5 axes.

1-Améliorer les relations entre les salariés

Le CHO a une position transverse au sein de l'entreprise. Il doit être à l'écoute de tous les salariés quel que soit leur échelon. "Il est important de créer un lien de confiance avec chacun", souligne Séverine Daniel, précurseur dans ce secteur. Pendant dix ans, elle a occupé des postes dédiés au bien-être des salariés. A l'en croire, il n'y a pas de recette miracle: cela passe par des petites actions au quotidien. Il faut se montrer à l'écoute de tous, se montrer disponible pour les échanges à tout moment. "C'est un travail qui se fait en sous-marin et qui nécessite un investissement de chaque instant", ajoute Séverine Daniel. Autant dire que ce poste requiert de fortes qualités humaines et de grandes capacités d'écoute et de dialogue.

2-Anticiper les problèmes et les conflits

La proximité avec les collaborateurs permet d'identifier rapidement les points de tensions dans les services. Les salariés viennent également d'eux-mêmes pour évoquer les soucis relationnels. C'est souvent au niveau des managers que les conflits se cristallisent. "Le CHO aborde ces problèmes avec un œil extérieur et ne prend pas parti. C'est très sécurisant pour les collaborateurs", développe Séverine Daniel. Surtout que souvent ces problèmes naissent de malentendus, de soucis de compréhension. L'intervention de cette tierce personne permet de rouvrir le dialogue et de repartir sur des bases de collaborations saines. Le CHO peut aussi intervenir à un niveau supérieur et suggérer à la direction de nouvelles formes de management pour améliorer la qualité de vie au travail.

3-Mettre en œuvre une culture de travail positive

Le CHO doit afficher une attitude positive, se montrer optimiste et chaleureux. Car le bonheur est contagieux. Naturellement, il met aussi en œuvre des actions plus concrètes qui mettent en avant les valeurs de l'entreprise. "Il faut célébrer les réussites du service, développer des moments de convivialité. Ce ne sont pas forcément des grandes soirées, cela peut tout à fait prendre la forme de pots organisés dans un coin de l'open space", cite en exemple Séverine Daniel. Ces moments de détente, organisés de manière récurrente, donnent le sentiment que l'entreprise est un lieu où il fait bon vivre.

4-Mettre en avant la richesse des individus

Qu'est-ce qui fait la richesse d'une entreprise? Les particularités de chacun de ses collaborateurs, qui mises bout à bout, forment une équipe performante. Et justement, pour que chaque salarié se sente à l'aise, il ne doit pas se sentir fondu dans la masse. Il doit se sentir valorisé pas uniquement au travers de sa fonction, mais pour ce qu'il est. Le CHO est tout à fait compétent pour développer cet aspect. "L'objectif est d'amener les gens à parler d'eux. Le mieux est de miser sur le décalé et l'humour," conseille Séverine Daniel. Dans l'une de ses missions précédentes, elle demandait aux collaborateurs quelles étaient leurs passions, à quoi ils occupaient leurs loisirs. Les volontaires pouvaient ainsi organiser une session de découverte ou donner un cours sur cette thématique qui leur tenait tant à cœur. Les salariés ont ainsi eu le droit à des cours de magie prodigués par un de leur collègue. 

5-Organiser la communication interne

On n'est plus à l'heure du bulletin interne diffusé par le service de courrier interne. Le Chief Happiness officer sait tirer parti des outils numériques et fait appel au participatif pour animer un site interne. "Il faut que les collaborateurs soient force de proposition", conseille Séverine Daniel, car c'est la seule manière pour qu'ils consultent les publications. L'objectif est que chacun sache quelle est la mission de chaque département. Il s'agit aussi de souligner les innovations mises en œuvre au sein de l'entreprise mais aussi à plus large échelle, au niveau sectoriel et de noter les rendez-vous marquants. "Les employés sont les ambassadeurs de leur boîte. Avoir une communication interne efficace joue sur la qualité de communication extérieure", souligne Séverine Daniel.

Coralie Cathelinais