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Vie de bureau

Et si vous deveniez un salarié boomerang?

"Quitter son entreprise pour mieux y revenir après avoir acquis de nouvelles compétences est une pratique courante aux États-Unis. En France, salariés et entreprises y sont de plus en plus enclins. "

Et si on quittait son entreprise… pour mieux y revenir? C'est le concept du salarié boomerang, qui laisse son poste pour aller voir le grand monde, et finalement réintégrer son ancien open space. Le phénomène est connu aux États-Unis, et se généralise en France ces dernières années.

Évidemment, le salarié boomerang n’a aucune frustration, aucune rancoeur vis-à-vis de son ex-employeur. Il n’est pas parti en chantant “au revoir, au revoir président”, déguisé en poussin, en pleine réunion du top management. La plupart du temps, celui qui revient avait mis les voiles pour des raisons extérieures à l’entreprise. Parce que son conjoint a été muté, ou parce qu’on est venu le débaucher.

Quel intérêt pour lui de partir pour revenir? Souvent, il s'agit d'accélérer les choses, en particulier si la promotion interne n’est pas le fort de son entreprise. Il part occuper un meilleur poste à un meilleur salaire. Quand il revient, il a de nouvelles compétences, il peut sauter des échelons, être mieux payé.

L'entreprise y gagne aussi

Et l’entreprise, que gagne-t-elle à reprendre la même personne, en la payant plus cher? Elle aussi y a tout intérêt, à en croire l’université de l’Illinois aux États-Unis, qui a mené une vaste enquête sur ces salariés qui reviennent à leurs premières amours. Ses conclusions font apparaître deux avantages pour l’ex-employeur qui a su séduire à nouveau:

> Le salarié boomerang limite le risque de recrutement raté: il connaît déjà la culture de l’entreprise, son mode de fonctionnement. Du coup, sa phase d’adaptation sera plus courte que celle d’un nouveau collaborateur venu d’ailleurs.

> Le salarié boomerang est davantage motivé qu’une recrue classique. Il a constaté de ses propres yeux que l’herbe n’était pas plus verte ailleurs. Alors il revient plus tolérant. Et puis il y a un lien particulier, affectif, qui se noue avec l’entreprise qu’on retrouve.

En France d'ailleurs, les employeurs sont de plus en plus désireux de réintégrer les anciens. Certains, comme le géant des tuyaux Boccard, ont mis en place des politiques de réseautage, qui consistent à appeler régulièrement les ex-collaborateurs, à se tenir au courant de leur parcours et des nouvelles compétences qu'ils acquièrent.

Donc l’idée à retenir, autant pour les salariés que pour les entreprises, c’est de garder le contact.

Nina Godart