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EuropaCorp veut produire trois comédies françaises par an

"Bis", le premier film de Dominique Farrugia réalisé pour EuropaCorp, a coûté 12 millions d'euros

"Bis", le premier film de Dominique Farrugia réalisé pour EuropaCorp, a coûté 12 millions d'euros - EuropaCorp

Dominique Farrugia, qui dirige depuis un an la production de films en langue française pour le studio de Luc Besson, détaille sa stratégie.

EuropaCorp, le studio de Luc Besson, a toujours marché sur deux jambes. D'une part, les films d'action ("les films de garçons", comme on les appelle en interne), souvent écrits par Luc Besson lui-même, et désormais systématiquement tournés en anglais: Taken, le Transporteur...
Et d'autre part, des films en langue française (Les petits mouchoirs, A l'origine...) produits par Pierre-Ange Le Pogam jusqu'à son départ début 2011, et depuis un an par Dominique Farrugia. 

BFM Business: Quel est votre rôle chez EuropaCorp?

Dominique Farrugia: EuropaCorp m'a nommé en septembre 2014 directeur en charge des productions en langue française. Depuis, je ne produis plus de films via ma propre société FEW [Ndlr: finalement, EuropaCorp n'a pas pris de participation dans FEW comme initialement annoncé].

Quelle est la stratégie concernant les films en langue française?

D. F. La feuille de route adoptée est de produire 3 à 4 films par an, plutôt des comédies parlant de la vie de tous les jours, avec des budgets de 5 à 7 millions d'euros par film.
Nous avons déjà 12 scenarii en développement, et espérons en avoir une vingtaine en décembre. Parmi ces projets, on peut citer Sous le même toit écrit par moi-même; Bébé pour tous écrit par Benoît Pétré; Friend zone écrit par Stanislas Carré de Malberg; et enfin un projet d'Anne de Petrini sur les vacances d’un Français qui part fait un stage d’anglais à Malte [Ndlr: le rôle pourrait être tenu par Rayane Bensetti].
Parmi cette vingtaine de projets, 3 ou 4 seront sélectionnés en décembre, et lancés en production, pour un tournage en 2016, et une sortie en 2016 ou 2017. Les productions ne seront lancées que si leur financement est couvert à 80%, comme c'est la règle chez EuropaCorp.

Trois films en langue française par an, c'est plus que votre rythme actuel...

D. F. Le nombre de sorties va en effet monter en puissance progressivement au fur et à mesure que se met en place cette nouvelle stratégie. Dans l'intervalle, sortiront toutefois deux films. D'abord, le 27 janvier Imagine (ex-Encore heureux) de Benoît Graffin avec Sandrine Kiberlain et Edouard Baer, dont EuropaCorp est co-producteur délégué. Puis d'ici fin mars Arrêtez-moi là de Gilles Bannier avec Reda Kateb et Lea Drucker, dont EuropaCorp est le distributeur.

Arriverez-vous à produire ces films avec seulement 5 à 7 millions d'euros de budget?

D. F. C'est en effet un budget serré, mais c'est la moyenne de la production française. Et je sais produire avec ce type de budgets, comme je l'ai montré avec Jamais le premier soir (qui a coûté 4,2 millions d'euros) ou L'amour, c'est mieux à deux (4,9 millions).

Mais Bis, le premier film que vous avez réalisé pour EuropaCorp, a coûté 12 millions...

D. F. Certes, Bis a coûté plus cher. Mais le casting -Kad Merad et Franck Dubosc- était prestigieux. Et c'était un film d'époque qui coûtait cher en décors. Mais, avec 1,5 million d'entrées, ce budget est largement couvert.

Jamal Henni