Eurotunnel fait reprendre du service aux anciens ferries SeaFrance

Sous le nom de My Ferry Link, les ex-salariés de la compagnie SeaFrance, qui ont créé une Scop, vont exploiter des navires rachetés par Eurotunnel. Pour ce dernier, c'est l'occasion de devenir incontournable sur les liaisons France-Angleterre.

Des ex-salariés de SeaFrance, licenciés après un énième plan social, gèrent désormais en coopérative My Ferry Link. Cette compagnie sera ainsi la nouvelle exploitante de deux navires rachetés par Eurotunnel à SeaFrance alors en faillite: le Berlioz et le Rodin. Eurotunnel y voit l'opportunité de s'imposer comme un acteur incontournable sur toutes les liaisons transmanche.

En gérant indirectement une compagnie de ferries, Eurotunnel compte, en effet, capter de nouveaux clients comme les très gros poids lourds ou encore les transporteurs de matières dangereuses. Ces deux catégories sont interdites dans le tunnel... alors qu'elles représentent un chiffre d'affaires conséquent.

Des offres combinées bateau-tunnel

Autre objectif pour Eurotunnel: diversifier ses offres commerciales. Le groupe va ainsi pouvoir proposer des offres couplées. C'est-à-dire un trajet par le tunnel, avec possibilité de faire le retour par bateau, et inversement. Une façon de se démarquer de ses concurrents comme le consortium franco-danois DFDS/LD, qui, de son côté, a mis en service deux anciens navires de SeaFrance sur la liaison Calais-Douvres.

Les ambitions d'Eurotunnel dans le transport maritime restent cependant modestes. Quand SeaFrance réalisait 18% du trafic maritime entre la France et la Grande-Bretagne avec le double de bateaux, My Ferry Link espère en capter 8%. C’est l’équivalent de deux millions de passagers par an, soit le seuil minimal pour rentabiliser d'ici cinq ans les 65 millions d'euros investis pour acquérir les actifs de SeaFrance.

Mathieu Sevin