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Fair-play financier: la bonne opération du PSG

Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain, a défendu le contrat d'image du club devant l'UEFA.

Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain, a défendu le contrat d'image du club devant l'UEFA. - -

Malgré la probable amende infligée au club parisien pour ne pas avoir respecté les règles du fair-play financier, ce dernier a réussi à se hisser au niveau des plus grands, et possède désormais un avantage compétitif conséquent.

L’affaire semble entendue pour le PSG. Si les instances compétentes de l’UEFA, réunies jeudi 1er mai, se sont laissées du temps pour déterminer la sanction adéquate, le club parisien devrait vraisemblablement écoper d’une amende pour ne pas avoir respecté les règles du fair-play financier.

Pour rappel, cette nouvelle règle oblige les clubs participant aux compétitions européennes à ne pas dépenser plus qu’ils ne gagnent. Entrée en vigueur en 2011, elle est appliquée de manière progressive, de manière à permettre aux clubs d’équilibrer leurs comptes sereinement. Et cette année, le déficit est toléré à hauteur de 45 millions d’euros.

Le contrat d'image du PSG dévalué

Si la majorité des grosses écuries européennes ont commencé à réduire leur train de vie, le PSG, de son côté, a trouvé la parade. Les dirigeants franciliens ont en effet élaboré un contrat d’image avec QTA (Qatar Tourism Authority), sorte d’office du tourisme qatari. Censé représenter les bénéfices dont jouit l’émirat gazier grâce aux résultats du PSG, il a rapporté 200 millions d’euros au PSG cette année. Un véritable casse-tête pour l’UEFA, puisque ce type de contrat n’avait jamais existé auparavant.

Les instances du football européen ont donc décidé de couper la poire en deux. Selon les informations de RMC, ledit contrat aurait été dévalué de moitié, l’UEFA le jugeant exagéré par rapport aux prix du marché. En d’autres termes, le PSG a inclus 100 millions d’euros non conformes dans ses comptes pour l’exercice précédent.

L’UEFA devrait ainsi lui prélever une partie de ses revenus issus de sa participation à la Ligue des champions, en guise d’amende, et lui imposer un retour à l’équilibre l’an prochain. Ce qui devrait obliger le club de la capitale à ne pas faire de folies lors du marché des transferts estival.

Un avantage compétitif pour le PSG

Mais contrairement aux apparences, le PSG a plutôt bien réussi son coup. D’abord parce que, même si l’UEFA a dévalué le controversé contrat d’image, elle en a accepté le principe. Si l’on schématise, le PSG possède donc un avantage compétitif de 100 millions d’euros par an par rapport à ses adversaires.

Ensuite, parce que cette décision intervient alors que les plus gros investissements en termes de joueurs ont déjà été réalisés. Depuis, les Parisiens ont trouvé leur rythme de croisière, se hissant en quart de finale de la Ligue des champions deux années de suite, et possédant une équipe capable de rivaliser avec les plus grands. Nul besoin désormais de dépenser 200 millions d’euros durant l’été.

La machine à générer des revenus lancée à plein régime

Enfin, car ces investissements ont permis au club de valoriser les contrats de sponsoring "légaux": les contrats avec Nike et Emirates rapporteront ainsi, à partir du 1er juillet, 50 millions d’euros annuels contre 15 millions auparavant. En outre, le club multiplie les nouveaux partenariats.

Prochaine étape: l’augmentation de ses recettes issues de la billetterie, par une hausse du prix des places, mais aussi par le réaménagement du Parc des Princes. Cette dernière dépense n’entre d’ailleurs pas en compte dans le calcul du fair-play financier.

N’en déplaise à ses détracteurs, l’opération semble donc réussie pour le PSG, qui a pu investir en masse tout en se mettant progressivement en conformité avec les nouvelles règles en vigueur.

Yann Duvert