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Fermeture de Belfort: le PDG d'Alstom affiche son pessimisme

Henri Poupart-Lafarge était auditionné à l'Assemblée nationale.

Henri Poupart-Lafarge était auditionné à l'Assemblée nationale. - Eric Piermont - AFP

Henri Poupart-Lafarge ne voit pas "d'issue structurelle" pour ce site. Auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, le PDG du constructeur ferroviaire rappelle que l'usine de Belfort subit la pénurie de commandes publiques.

Alstom ne voit "pas d'issue structurelle" pour le site de Belfort, a expliqué ce mardi 27 septembre Henri Poupart-Lafarge, le PDG du groupe, auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. "Je ne sais pas aujourd'hui quelle sera la nature du plan qui sera mis en oeuvre par le gouvernement dans les jours qui viennent", a déclaré Henri Poupart-Lafarge aux députés.

"Nous ne sommes pas en train de négocier avec l'État", a affirmé le patron du constructeur ferroviaire, en réponse aux accusations de "machiavélisme" et de "chantage" à l'emploi dont il a estimé être la cible. Pour l'heure, l'État étudie, avec la direction du groupe, des solutions pour "rendre le site de Belfort pérenne", a-t-il expliqué.

"Niveau historiquement bas" des commandes de TGV

Selon le groupe, la baisse d'activité du fret ferroviaire en France et "le niveau historiquement bas" des commandes de TGV affectent plus durement l'usine de Belfort que ses autres sites de production en France. Ainsi, seulement une vingtaine de locomotives et motrices de TGV sortiront de l'usine franc-comtoise cette année, contre 140 en 2008.

Henri Poupart-Lafarge écarte toute possibilité de nouvelles commandes, de la part de la SNCF ou de la RATP notamment, qui permettraient de relancer durablement l'activité: "J'ai trop conscience de la difficulté du transport ferroviaire en France, pour aller forcer des commandes de trains qui iraient rouiller dans des placards", a-t-il indiqué.

Si Alstom a pu maintenir une activité industrielle à Belfort depuis dix ans, c'est "grâce aux efforts du groupe pour promouvoir l'exportation", a-t-il affirmé. Néanmoins, ces performances ne permettent pas toujours de maintenir les rythmes de production dans les usines françaises.

Renforcer d'autres sites

"Les clients demandent de la localisation sur place", tandis que les grosses commandes en provenance du Kazakhstan, d'Azerbaïdjan, de Russie ou d'Inde ne permettent de produire que "quelques locomotives" à Belfort, a justifié Henri Poupart-Lafarge.

Loin de remettre en cause le projet de fermeture de la production de trains de l'usine de Belfort, le PDG souligne au contraire qu'il permettrait de renforcer d'autres sites qui connaissent également des "baisses de charge", en particulier Reichshoffen en Alsace vers laquelle l'activité belfortaise doit être transférée. "Il y a cette absence de perspective à Belfort, regardons à consolider Reichshoffen en lui donnant des perspectives multiples", a-t-il conclu.

Le patron d'Alstom était auditionné par les députés alors que plusieurs centaines de salariés de l'usine Alstom de Belfort mais aussi d'autres sites du constructeur ferroviaire ont manifesté ce mardi devant le siège du groupe à Saint-Ouen pour dire "non à la fermeture" du site franc-comtois.

D. L. avec AFP