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Fessenheim: le CCE d'EDF se prononce contre la fermeture

Le CCE d'EDF rend un avis négatif sur le projet de fermeture de Fessenheim.

Le CCE d'EDF rend un avis négatif sur le projet de fermeture de Fessenheim. - SEBASTIEN BOZON / AFP

Le comité central d'entreprise (CCE) d'EDF s'est prononcé, comme attendu, contre la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Un avis qui reste toutefois uniquement consultatif.

Sans surprise, le comité central d'entreprise (CCE) d'EDF a rendu ce mardi un avis négatif sur le projet de fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc français, a annoncé le secrétaire du CCE Jean-Luc Magnaval. 

Cet avis, consultatif, "a été voté unanimement par les élus CGT, CFE-CGC, FCE-CFDT et FO Énergie et Mines", a précisé Jean-Luc Magnaval (CGT) à l'AFP. Il intervient à l'issue d'un délai supplémentaire de deux mois accordé au CCE par le tribunal de grande instance de Paris le 10 novembre. Le tribunal avait aussi ordonné à l'entreprise de fournir au CCE les informations complémentaires sur le projet de fermeture qu'il demandait. "Les conclusions des expertises du CCE EDF seront présentées au personnel de la centrale, aux élus et à la presse, jeudi 12 janvier 2017 à Fessenheim", précise le CCE dans un communiqué.

Deuxième vote unanime en quelques mois

Lors de la première réunion consacrée à la fermeture de la centrale, le 14 septembre, les élus du CCE avaient déjà voté à l'unanimité une résolution demandant à l'entreprise de leur transmettre des informations complémentaires. Ils avaient aussi décidé d'une expertise. Trois cabinets ont été mandatés pour la mener.

Tous les syndicats s'opposent à la fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim, où travaillent 850 agents EDF et environ 250 salariés d'entreprises prestataires. Outre les répercussions en termes d'emplois, ils mettent en cause le montant de l'indemnisation proposée - 400 millions d'euros -, jugé "ridicule", et les conséquences pour le réseau électrique.

L'arrêt définitif de Fessenheim, promesse de campagne de François Hollande en 2012, est fixé à l'horizon 2018, quand EDF prévoit de mettre en service l'EPR de Flamanville (Manche).

Le protocole d'indemnisation étudié le 24 janvier

Pour pouvoir lancer la fermeture anticipée du site alsacien, le conseil d'administration devra se prononcer le 24 janvier sur le protocole d'indemnisation conclu avec l'Etat français, son actionnaire à 85,6%. 

Le protocole prévoit une indemnisation de 446 millions d'euros au moins, dont un premier versement d'environ 100 millions d'euros lors de l'arrêt de la centrale. L'électricien devra ensuite déposer une demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter la centrale auprès du gouvernement, qui devra prendre un décret entérinant la décision de fermeture. 

"Le décret d'abrogation de l'autorisation d'exploiter pourra être publié dans les semaines qui suivent", a indiqué à l'AFP le ministère de l'Environnement et de l'Energie. Les personnels de la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim avaient cessé le travail pendant une heure mardi pour dénoncer le projet de fermeture du site.

P.L avec AFP