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Energie

Fessenheim: le gouvernement travaille à "l'après-centrale"

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- - Sébastien Bozon - AFP

Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, a assisté à une réunion avec les représentants syndicaux de la centrale.

Le secrétaire d'État auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu a évoqué à Colmar l'après-centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) lors d'une réunion avec les syndicats à la veille de l'installation du comité de pilotage sur la reconversion du site nucléaire.

"Je leur ai réaffirmé la fermeture du site. Ils m'ont fait part de leur désaccord quant à cette décision, mais on a pu évoquer dans une ambiance respectueuse l'après-centrale", a dit Sébastien Lecornu après une réunion de près de 4 heures avec les représentants syndicaux de la centrale, la première de son déplacement de trois jours en Alsace. "On a abordé les questions du foncier, de la formation, leurs inquiétudes vis-à-vis de l'approvisionnement de l'énergie en Alsace et de l'avenir des prestataires et sous-traitants travaillant avec EDF", a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'État doit rencontrer pendant sa visite les acteurs concernés par la fermeture programmée du site et mettre en place vendredi un comité de pilotage réunissant des élus locaux, les services de l'État, des représentants d'EDF et des acteurs économiques pour travailler à sa reconversion. "Ce qui compte, c'est l'installation de ce comité de pilotage, qui doit être le faire, ce qu'on n'a pas fait avant", a-t-il déclaré. Sébastien Lecornu a rappelé que "cela fait plus de 6 ans que les agents de la centrale n'avaient rencontré aucun responsable politique". 

"La question du calendrier n'est pas close"

"On ne peut qu'être content d'avoir ce dialogue, quand les gouvernements précédents n'ont strictement rien fait", a reconnu Alain Basserer, délégué syndical FO du site nucléaire. "La question du calendrier n'est pas close, a souligné Vincent Rodet, représentant CFDT, mais il y a eu un échange sans langue de bois". "La réunion a été productive, il faut maintenant que l'on réfléchisse à ce qui a été proposé", a affirmé Anne Laszlo, déléguée CFE-CGC. Les organisations syndicales n'ont pas souhaité s'exprimer sur les propositions amenées sur la table par le gouvernement.

Fessenheim, doyenne des centrales nucléaires françaises, doit fermer au moment où le réacteur EPR de Flamanville (Manche) entrera en service, ce qu'EDF prévoit de faire entre fin 2018 et début 2019.

Jeudi matin, les élus du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF ont confirmé dans un communiqué leur opposition "unanime" à la fermeture et demandé des "garanties" sur "l'avenir industriel du site" et sur une "reconversion de haut niveau" pour les salariés.

Le site emploie directement 850 salariés d'EDF et environ 350 salariés permanents d'entreprises prestataires, sans compter nombre d'emplois indirects et induits. Les collectivités locales souhaitent être compensées pour les 15 millions d'euros de recettes fiscales annuelles qui seront perdues. La fermeture du site est également contestée par des élus régionaux qui craignent pour l'économie et la sécurité énergétique de l'Alsace, alors que la centrale produit l'équivalent de 65% de la consommation d'électricité de la région.

D. L. avec AFP