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Fibre optique: Numericable critique le plan gouvernemental

Le câblo-opérateur supporte toujours une dette de 2,3 milliards d'euros, mais estime que ce "n'est plus un problème"

Le câblo-opérateur supporte toujours une dette de 2,3 milliards d'euros, mais estime que ce "n'est plus un problème" - -

Le câblo-opérateur estime que le plan oublie un gros tiers de la population, où tout déploiement est gelé dans l'attente de l'arrivée d'un hypothétique opérateur.

Il y a un mois, François Hollande présentait le plan du gouvernement pour la fibre optique. Jeudi 21 mars, Numericable a pointé un "trou noir" dans ce plan. Un trou de taille: il représenterait "près de 10 millions de foyers", soit un gros tiers de la population.

En pratique, il s'agit de zones intermédiaires entre les villes (les zones denses) et les campagnes (les zones peu denses). Dans ces zones, le gouvernement précédent avait instauré un principe de préemption: si un opérateur projette de déployer son réseau en fibre optique, alors la collectivité locale ne peut investir dans son propre réseau. "La conséquence est que tout projet est gelé dans ces zones", a déploré le PDG de Numericable Eric Denoyer. Selon lui, il suffit qu'un opérateur annonce un projet d'investissement et signe "une convention peu engageante" pour tout déploiement soit "gelé".

Le plan gouvernemental "a oubliés ces zones et a évité ce point", a déploré Eric Denoyer. Il est d'autant plus mécontent que ces zones sont "les plus intéressantes", et "correspondent à peu près" au réseau de Numericable.
Le câblo-opérateur aimerait bien y co-investir avec les collectivités, mais celles-ci s'y refusent, au motif qu'un opérateur -bien souvent Orange- a promis de venir un jour.
Il demande donc "la suppression du principe" de préemption instauré par le gouvernement Fillon. Il relaie ainsi une demande des collectivités, à laquelle le nouveau gouvernement n'a toujours pas donné satisfaction.

"Plus de problème de dette"

Par ailleurs, le câblo-opérateur s'est félicité de ses résultats 2012, où le nombre d'abonnés, après avoir stagné jusqu'à l'été, a fini par légèrement progresser à l'automne (cf. ci-contre).
Il a rappelé être le seul seul opérateur en croissance avec Free, même si son taux de croissance reste bien plus faible.

Enfin, il a donné trois objectifs. D'abord, les investissements en 2013 seront compris entre 220 et 240 millions d'euros, en légère progression.
Ensuite, l'objectif de 6 millions de foyers raccordables en fibres optiques en 2014 a été réitéré.
Enfin, la dette devrait baisser pour atteindre 4 à 4,5 fois l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) fin 2015. Certes, la dette est restée quasi-stable l'an dernier, où le ratio d'endettement est juste passé de 5,4 à 5,2.
Mais Numericable espère ses profits croîtront à l'avenir, ce qui permettra de diminuer l'endettement. "Avec un ratio de 4, nous serons comme les autres entreprises. La dette n'est donc plus un sujet", a assuré Eric Denoyer.

En revanche, il s'est refusé à tout commentaire sur ses discussions de rapprochement avec SFR.

Jamal Henni