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Filippetti critique les sureffectifs de France Télévisions

La ministre de la Culture veut étendre la redevance aux ordinateurs

La ministre de la Culture veut étendre la redevance aux ordinateurs - -

"Il y a des économies à faire dans l'encadrement", a estimé la ministre de la Culture, ce 21 juin sur BFM TV et RMC. Elle a aussi critiqué la suppression d'émissions culturelles sur le service public.

A chacune de ses interventions sur France Télévisions, Aurélie Filippetti monte d'un cran dans ses critiques. Vendredi 21 juin, la ministre de la Culture s'en est pris aux sureffectifs des chaînes publiques. "S'il y a des économies à faire, c'est sans doute dans l'encadrement. Il faut une meilleure organisation", a-t-elle déclaré ce vendredi 21 juin sur BFM TV et RMC.

La ministre a rappelé que la députée socialiste Martine Martinel avait déjà rédigé "un rapport assez sévère sur les recrutements" des chaînes publiques, notamment de cadres.

La ministre a aussi critiqué l'éditorial: "la direction de France Télévisions a fait le choix de supprimer trois émissions culturelles. Elles doivent être remplacées par des émissions culturelles qui occuperont le même espace. Ce n'est pas en supprimant des émissions culturelles qu'on dégage des économies pour faire face aux difficultés".

Vers une extension de la redevance aux ordinateurs

Aurélie Filippetti a aussi abordé la question du financement de l'audiovisuel public. Elle s'est dite favorable à une modification de la redevance, qui serait désormais dûe non pas pour un téléviseur, mais pour tout appareil permettant de regarder la télévision -à raison d'une redevance par foyer. En pratique, ce nouveau système permettrait d'étendre la redevance aux foyers possédant un ordinateur ou une tablette, mais pas de téléviseur. Une telle modification vient d'être proposée par le sénateur socialiste David Assouline.

"Il y a un principe qui est de ne pas faire payer plusieurs fois, a expliqué la ministre. Il pourrait y avoir un déclaratif où les personnes pourraient dire si oui ou non elles consomment de l’audiovisuel public et payer en fonction. Ce qu'on doit dire [aux contribuables], c'est: est-ce que vous consommez de la télévision, quel que soit le support technologique. Cela revient au principe de la neutralité technologique". Interrogée sur le risque de fausses déclarations, elle a assuré: "il faut faire confiance aux gens".

Quant à une extension de la redevance aux résidences secondaires, "c'était une proposition du Parti socialiste, et c'est une autre piste". Mais le choix entre ces différentes options sera "décidé par les parlementaires dans le projet de loi de finances. On verra à la fin de l'année".

Un retour de la publicité en soirée?

Par ailleurs, la ministre n'a pas fermé la porte à un retour de la publicité en soirée sur France Télévisions. "Je suis ouverte, ce n'est pas une question idéologique. Cela peut être une solution. On peut envisager une plage de publicité en soirée. Surtout, cela dépendra beaucoup de la décision de la cour de justice européenne" sur la légalité du financement par les opérateurs télécoms, attendue pour le 27 juin. "On verra en fonction de cette décision".

Toutefois, un retour de la publicité en soirée ne sera pas "la panacée, car le marché publicitaire a beaucoup baissé".

Enfin, elle a prévenu que le budget 2014 de son ministère serait à nouveau en baisse: "les contraintes budgétaires persistent malheureusement. On avait prévu qu’il y aurait deux années très difficiles".

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Jamal Henni