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Fin de la rivalité familiale autour de Porsche et Volkswagen

La bataille entre Porsche et Volkswagen a pris fin.

La bataille entre Porsche et Volkswagen a pris fin. - -

Volkswagen a conclu, mercredi 1er août, le rachat complet de Porsche. Cette opération sonne le glas d'une lutte familiale acharnée entre les cousins Porsche. 

Une guerre industrielle et familiale vient de prendre fin. Mercredi 1er août, le constructeur automobile allemand Volkswagen a annoncé avoir finalisé son union avec Porsche. Il contrôle désormais 100% de Porsche, après avoir obtenu les 50,1% de parts de la marque de luxe qui lui échappaient encore. L’opération s’est conclue pour 4,5 milliards d'euros.

L’histoire commune entre Volkswagen (VW) et Porsche est marquée par une forte rivalité familiale: d’un côté le clan Volkswagen, avec en chef de file Ferdinand Piëch, le président du directoire. De l’autre le clan Porsche, mené par le président du conseil Wolfgang Porsche.

Les deux hommes forts de ces fleurons de l’industrie automobile allemande sont cousins. Ils sont tous deux petits-fils de Ferdinand Porsche, un ingénieur autrichien qui a notamment inventé la célèbre coccinelle dans les années 30. Pendant plusieurs années, ils s’affrontent sur la vision stratégique de leurs groupes respectifs.

Retour sur cette bataille et ses nombreux rebondissements

En septembre 2005, ouverture des hostilités. A l’époque, Porsche est considéré comme le constructeur automobile le plus rentable du monde. Avec ses liquidités colossales, le président du conseil Wolfgang Porsche décide de racheter 20% de Volkswagen, qui vend pourtant quinze fois plus de voitures que lui. Son but est de se mettre à l’abri d’une OPA hostile de celui que l’on peut considérer comme son meilleur ennemi.

Le 16 septembre 2008, Porsche devient actionnaire majoritaire de Volkswagen. Le constructeur de Stuttgart est à la tête de 35,1% des parts. Le petit constructeur de luxe réalise un très gros coup en absorbant un groupe bien plus grand que lui. Dans la foulée, à la surprise générale, Wolfgang Porsche annonce sa réconciliation avec son cousin Ferdinand Piëch. Mais en coulisse, le président du directoire de Volkswagen attend son heure.

En janvier 2009, Porsche devient officiellement propriétaire de l’empire Volkswagen en portant sa participation à 50,76%. La même année, les profits de Porsche explosent grâce à l’envolée boursière de VW. Mais, dans le même temps, le groupe s’endette.

La crise de 2009 dans l’automobile vient définitivement contrarier les ambitions de Porsche. Le constructeur de voitures sportives est fortement endetté. Sa tentative visant à acquérir 75% des actions du groupe Volkswagen se solde par un échec. Ses finances sont dans le rouge.

Le 6 mai 2009 marque le retour à l’offensive de Ferdinand Piëch. Les deux familles de cousins actionnaires s’accordent pour constituer un "groupe automobile intégré". Au bord de la faillite, Porsche est contraint d’accepter de devenir la onzième marque du groupe Volkswagen. Le 23 juillet 2009, Ferdinand Piëch peut savourer sa victoire, son groupe annonce le rachat de 42% de Porsche, pour 3,3 milliards. 

Enfin, le mercredi 1er août 2012, le rachat de Porsche est finalisé. Il aura fallu pour cela aplanir de nombreux obstacles juridiques qui se sont élevés aux Etats-Unis et en Allemagne.

Cette opération devrait s’avérer bénéfique pour les deux partis: ils se sont entendus pour se répartir à part égale les 320 millions d'euros économisés par la création de synergies. Au total, Volkswagen aura déboursé 8,4 milliards. Mais pour Ferdinand Piëch, la victoire acquise sur son cousin, qui est aussi son plus grand rival, n’a certainement pas de prix

Arthur de Laborde-Noguez