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La fiscalité au coeur de l'échec de la fusion Publicis-Omnicom

Maurice Levy, le patron de Publicis (à gauche), et John Wren, qui dirige Omnicom.

Maurice Levy, le patron de Publicis (à gauche), et John Wren, qui dirige Omnicom. - -

La structure voulue par Omnicom pour une meilleure optimisation fiscale aurait en partie fait capoter la fusion entre les deux géants de la publicité. Explications.

C'est désormais officiel: Publicis et Omnicom jettent l'éponge. Les deux groupes ont renoncé, ce vendredi 9 mai, à leur fusion entre égaux qui devait donner naissance à un nouveau numéro un mondial de la publicité.

Ce projet avait été annoncé en juillet dernier. Mais malgré neuf mois de négociations, les deux groupes n'ont pas réussi à s'entendre sur la répartition des pouvoirs au sein de la holding commune. Il y a eu aussi des obstacles réglementaires, notamment un feu vert qui n'est jamais arrivé en Chine. Mais ce sont aussi des raisons fiscales qui ont fait échoué l'opération.

Les délocalisations se multiplient

Avec une toute petite phrase, Maurice Levy a donné l'une des clés de l'échec, ce vendredi sur BFM Business. Et elle est fiscale :"Publicis n'avait aucun intérêt à se délocaliser, dit-il, ça n'était pas le cas d'Omnicom".

Le groupe américain avait même fait de cette question fiscale une de ses priorités, au point de créer une structure invraisemblable avec le business à Londres et la holding aux Pays-bas. Une solution que Publicis ne voulait pas suivre, et que les autorités néerlandaises elles-mêmes, pourtant assez peu regardantes, trouvaient difficile à avaler. "Le moteur fiscal est un moteur à explosion", selon un spécialiste de ces questions.

Or il est aujourd'hui en marche sur beaucoup de dossiers, dont la considérable fusion organisée par Pfizer dans la pharmacie.
Les Américains ont la bougeotte, notamment depuis les baisses parfois considérables des taux d'imposition en Europe, les délocalisations importantes se multiplient, mais l'affaire Publicis en montre clairement les limites.

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