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Fleur Pellerin: "la création d'une taxe sur les smartphones et les tablettes n'est pas arbitrée"

Fleur Pellerin, ministre de l'économie numérique

Fleur Pellerin, ministre de l'économie numérique - -

Invitée de BFMTV et RMC ce vendredi 28 juin, la ministre en charge des PME de l'économie numérique a contesté que l'exécutif ne fait pas assez d'efforts pour réduire le déficit. Elle a aussi affirmé qu'aucune décision n'était encore prise sur la création d'un taxe sur les tablettes et les smartphones.

Ancienne magistrate de la Cour des comptes, Fleur Pellerin a estimé ce vendredi sur BFMTV et RMC que "la Cour a raison de faire des constats et des recommandations" après le rapport publié jeudi mettant en évidence l'aggravation du déficit et la nécessité de réaliser 28 milliards d'euros d'économies en deux ans.

"Nous les entendons", a lancé la ministre déléguée aux PME, à l'innovation et à l'économie numérique. Mais elle a insisté sur le fait que "nous (le gouvernement ndlr) allons stabiliser la dépense publique cette année et celle-ci va diminuer l'an prochain pour la première fois depuis une dizaine d'années".

Elle a cependant rappelé que le gouvernement préparait l'avenir puisque Jean-Marc Ayrault allait annoncer un plan d'investissements le 9 juillet. Et que "20 milliards d'euros sont prévus pour déployer le très haut débit en France".

> Taxe sur les tablettes

Contrairement à sa collègue Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, qui annonçais sur BFMTV l'autre jour la mise en place d'une taxe sur les appareils connectés comme les tablettes et les smartphones, Fleur Pellerin a affirmé qu'en la matière "rien n'est encore arbitré". Plusieurs options sont sur la table, selon elle, tant que le projet de budget n'a pas encore été arrêté.

Certes, cette taxe est en théorie censée s'appliquer aux constructeurs, comme Apple ou Samsung. Mais en pratique, ce sont souvent les opérateurs télécoms comme Orange ou SFR qui revendent ces produits, et donc risqueraient in fine de payer la taxe. Fleur Pellerin a donc a rappelé que le président de la République ne souhaitait pas augmenter les prélèvements sur les opérateurs télécoms en raison de la nécessité de ne pas pénaliser un secteur en plein développement.

En revanche, elle s'est déclarée favorable à "une stratégie globale en matière de financement de l'audiovisuel. " Il faut regarder l'ensemble des prélèvements et avoir un système plus cohérent et plus lisible".

> Données personnelles

A propos de la polémique actuelle sur l'utilisation des données personnelles par les grands réseaux sociaux, Fleur Pellerin a visiblement voulu dépassionner le débat. "La Commision de Bruxelles a demandé un certain nombre d'informations au gouvernement américain", a-t-elle arppelé.

"L'important est de faire prendre coinscience aux utilisateurs" des risques. "Mais le paradoxe, c'est que 80% des Français utilisent les réseaux sociaux et 70% disent qu'ils s'en méfient !"

Selon elle, " il n'y a pas besoin d'une loi" pour réglementer cette utilisation de données. "Il faut travailler sur des normes de bonnes pratiques". " D'ailleurs, cn travaille avec les réseaux sociaux sur la manière de rendre plus transparente l'utilisation de ces données", a-telle conclu.

Patrick Coquidé