La Fnac lourdement condamnée pour entente illégale
Les faits remontaient à plus de quatre ans, mais la décision était attendue. Ce jeudi 20 décembre, L'Autorité de la concurrence a annoncé qu'elle sanctionnait la Fnac, France Billet et Ticketnet à hauteur de 9,3 millions d'euros. En cause : une entente illégale sur le prix des billets de spectacle, qui s'est déroulée sur une période allant de 2004 à 2008.
La Fnac est la principale victime de cette amende, puisqu’elle devra s'acquitter de 5,4 millions d'euros. La facture est d’autant plus salée puisque France Billet, l’une de ses filiales, devra aussi payer 2,43 millions d'euros. Ticketnet, pour sa part, écope de 1,5 million d'euros d’amende.
Un moindre mal, car les sanctions prévues initialement étaient d’un montant de 10 à 20% supérieures. Mais "les trois entreprises ont reconnu les faits et obtenu, de ce fait, une réduction de l'amende", affirme l’Autorité de la concurrence.
Les billetteries ont "accordé leurs violons"
Selon l'Autorité, qui s’explique dans un communiqué, la "Fnac, France Billet et Ticketnet ont "accordé leurs violons" sur le montant des commissions demandées aux producteurs pour la commercialisation des places de concerts afin que ces commissions soient les plus élevées possibles" entre 2004 et 2008.
Cette pratique, exercée aussi bien sur des concerts d'artistes de renommée internationale comme Shakira, Beyoncé, Lionel Richie, Christina Aguilera ou des festivals régionaux, a été sanctionnée à hauteur de 6 millions d'euros pour les trois distributeurs de billets de spectacle.
La Fnac ne fera pas appel
Par ailleurs, l'Autorité de la concurrence indique qu'entre 2007 et 2008, les mêmes billetteries se sont également concertées pour empêcher l'arrivée d'un concurrent sur le marché, en l'occurrence Digitick.
Elles menaçaient ainsi de ne pas commercialiser les spectacles des producteurs ayant négocié des partenariats avec ce nouvel entrant, afin de les dissuader de traiter avec lui. Ce deuxième grief leur a valu des sanctions de 3,3 millions d'euros.
Interrogée, la Fnac "prend acte" de la décision de l’Autorité de la concurrence, précisant que "cela faisait un petit moment qu’(elle) l’attendait." L’entreprise n’envisage pas de faire appel.