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Football: l'AS Monaco arc-bouté sur ses avantages fiscaux

Les avantages fiscaux de l'AS Monaco sont remis en question par une décision de la Ligue.

Les avantages fiscaux de l'AS Monaco sont remis en question par une décision de la Ligue. - -

Si le club monégasque impressionne sportivement depuis le début du championnat, les largesses fiscales dont il bénéficie provoque la colère des autres pensionnaires de Ligue 1. Le point sur le dossier.

Alors que les amateurs de football attendent fébrilement le choc entre le PSG et Monaco, ce dimanche 22 septembre, d’autres le regarderont d’un œil renfrogné. Car le club monégasque, depuis son accession en Ligue 1, provoque l’ire de ses homologues.

La faute à une fiscalité arrangeante, qui lui procure un avantage financier non négligeable. Les joueurs étrangers, par exemple, sont exemptés d’impôts lorsqu’ils débarquent sur le rocher. D’autant que le richissime propriétaire du club, le Russe Dmitry Ribolovlev, n’en a pas forcément besoin.

Pressée par les clubs de Ligue 1, la Ligue de football professionnelle a alors tenté un coup : obliger les clubs évoluant dans le championnat de France à posséder leur siège social dans l’hexagone à compter du mois de juin 2014, en vertu de la loi sur le sport. Ce qui mettrait tout le monde sur un pied d’égalité.

Bras de fer juridique

Seulement voilà, l’AS Monaco ne l’entend pas de cette oreille. Et la convention fiscale franco-monégasque, signée en 1963, pourrait prévaloir sur la loi sur le sport.

Le club monégasque reproche également à la ligue de se montrer un peu trop opportuniste, au moment où il revient dans l’élite avec des moyens financiers quasi illimités.

Les deux parties ont donc engagé un bras de fer, dont l’issue se joue actuellement devant le Conseil d’Etat. La première manche a été remportée par la Ligue, puisque le juge des référés a rejeté la demande monégasque. Ce qui donne un ascendant certain aux dirigeants du football français, alors que les négociations entre les deux parties se poursuivent.

Monaco a des arguments

Pourtant, l’AS Monaco a des arguments à faire valoir. Fort d’un recrutement pharaonique, le club de la principauté possède les moyens de ses ambitions : briller en Coupe d’Europe.

Ce qui contribuerait à faire rayonner la Ligue 1 à l’étranger (en Russie, par exemple), et ainsi augmenter les droits TV, dont tous les clubs de Ligue 1 profitent.

La présence d’un deuxième club français (avec le PSG) performant en Ligue des champions améliorerait également le coefficient UEFA, en fonction duquel les places en Coupe d’Europe sont attribuées à chaque fin de saison.

L'issue du conflit incertaine

L’AS Monaco pourrait donc entraîner le championnat de France dans un cercle vertueux dont les autres clubs, en grande difficulté financière, auraient du mal à se passer.

En coulisses, les dirigeants monégasques s’activeraient également pour "calmer" leurs adversaires en se montrant conciliants. Ils auraient, par exemple, cessé de courtiser le gardien de l’Olympique de Marseille durant l’été, en échange de l’arrêt des attaques médiatiques du club phocéen.

En bref, si rien ne permet de connaître l’issue du feuilleton, une chose est sûre : les acteurs ne peuvent pas se passer l’un de l’autre.

Yann Duvert