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Football: bataille de chiffres entre la LFP et le gendarme des clubs

Le président de la LFP, Fréderic Thiriez, a démenti formellement les estimations évoquées dans la presse sur le déficit cumulé des clubs de L1

Le président de la LFP, Fréderic Thiriez, a démenti formellement les estimations évoquées dans la presse sur le déficit cumulé des clubs de L1 - -

La joute verbale s'accentue entre la Ligue de Football Professionnel (LFP) et la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) depuis la publication du déficit cumulé des clubs de L1 pour 2012/2013.

Le président de la LFP, Frédéric Thiriez, a contesté par le biais d’un communiqué, les chiffres du déficit des clubs de L1 (70 à 80 millions d’euros contre 60,7 millions en 2011-2012) évoqués par les Echos en début de semaine, précisant que les résultats définitifs seraient "seulement" connus en septembre.

La réponse, ce jeudi 18 juillet, de Richard Olivier, le président de la Direction nationale des comptes de gestion (DNCG), n’en est pas moins ferme: "ces chiffres étant contredits par le président de la Ligue, je ne souhaite pas qu’on revienne dessus", a-t-il assuré au quotidien économique, avant d’ajouter :"seule la ligne d’arrivée nous départagera".

La DNCG est rattachée à la LFP, mais possède une autonomie importante, des discussions étant en cours pour assurer son indépendance totale.

Un ennemi commun : les charges fiscales

Pourtant, le président de la LFP ne manque pas de travail, entre la taxe à 75%, qui selon lui, est "une catastrophe pour le football professionnel français qui met en danger sa pérennité", ainsi que la gestion du cas de l'AS Monaco et l’imbroglio fiscal qui l’entoure.

Néanmoins, il y a un dossier où la Ligue et la DNCG mènent un front commun : la pression fiscale qui pèse sur les clubs français. Ces charges liées à l’intronisation du Fair-play financier, défavorisent le football français vis à vis de ses concurrents européens.

Les instances du football hexagonal déplorent le manque de compétitivité engendré par ces mesures, Richard Olivier estimant même que la France se dirige vers "un football à deux ou trois vitesses", compte tenu des contrats de sponsoring et surtout de la force financière des actionnaires qataris ou russes, propriétaires du PSG ou de Monaco.

Vers une Ligue à 18 clubs?

Cependant, certains leviers existent pour redonner un peu d’oxygène aux structures professionnelles : un resserrement de l’élite de 20 à 18 clubs défendu récemment par le président de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas. Cette réforme permettrait d’offrir de meilleures recettes liées aux droits TV, source principale de revenus des clubs professionnels. Ou encore "un salary cap", à l’image du rugby.

Sinon,les liquidations judiciaires risquent de se multiplier. Cette année, Sedan et Le Mans ont été rétrogradés par la DNCG, avec pour conséquence la perte de leur statut professionnel provoquant une vague de licenciement. Un chiffre résume à lui seul le marasme économique dans lequel plongent ces clubs: au Mans, le nouvel écrin baptisé la "MMArena", inutilisable pour le championnat amateur, aura un coût de 1.200 euros pour chaque contribuable manceau. 

Vincent Flaviano