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Football: ces joueurs qui appartiennent à des fonds d'investissement

Le FC Porto a du racheter les droits de Joao Moutinho et James Rodriguez avant de les vendre à Monaco.

Le FC Porto a du racheter les droits de Joao Moutinho et James Rodriguez avant de les vendre à Monaco. - -

Interdit en France et au Royaume-Uni, l'achat de droits sportifs par des fonds d'investissement est plus répandu en Espagne ou au Portugal. Focus sur une pratique récemment mise en lumière par les transferts de Neymar ou Falcao.

Inconcevable en France, la pratique est pourtant très répandue en Europe, Espagne et Portugal en tête. Dans ces championnats, il n’est en effet pas rare que des joueurs appartiennent, du moins en partie, à des fonds d’investissement. Ce qui permet aux clubs d’ajuster leurs finances en cas de coup dur.

Le principe est simple : un fonds achète une partie des droits sportifs d’un joueur, pour une valeur qu’il estime être juste, et touche donc un éventuel pourcentage sur la revente.

Benfica a monté son propre fonds d'investissement

Au Portugal, le FC Porto est une référence en la matière. Coté en Bourse, ce dernier est sûrement le meilleur exportateur de joueurs en Europe.

Mais pour remplir ses obligations financières, plutôt que de vendre ses meilleurs joueurs, il préfère céder une partie de leurs droits à des fonds. Ce qui assure une certaine régularité dans les résultats sportifs, qui eux-mêmes entraînent des revenus issus des droits TV, etc.

De son côté, le club de Benfica a décidé de procéder autrement. Il s’est en effet associé à une grande banque locale pour monter son propre fonds, Benfica All Stars. La banque prête au club, et se rembourse sur la revente des joueurs.

L'UEFA veut interdire cette pratique

Mais cette pratique peut donner lieu à des situations inconfortables. L’exemple de Carlos Tevez avait en son temps défrayé la chronique. Un investisseur avait acquis les droits de l’Argentin en 2004, puis les avait ensuite revendus à un autre investisseur, qui les avait lui-même cédés au club de Manchester City. Entre-temps, un Russe dit avoir été associé au premier investisseur, et réclame 50% des bénéfices de la première revente.

Ce genre d’imbroglio reste isolé, mais montre les dérives possibles d’un système interdit officiellement en France, au Royaume-Uni et en Pologne. L’UEFA, dans un souci d’uniformiser les règles financières en Europe, pourrait prochainement se pencher sur son interdiction. Il est trop tard en ce qui concerne Neymar, le joueur le plus bankable du monde. Le FC Barcelone a en effet dû payer une partie des 57 millions d’euros à une entreprise brésilienne qui détenait de ses droits sportifs.

L'exemple Falcao

La pratique est néanmoins déjà réglementée. Pour qu’un joueur rejoigne une équipe française ou anglaise, le club vendeur doit posséder tous les droits du joueur, ce qui revient à remettre les compteurs à zéro.

Le FC Porto, afin de vendre James Rodriguez et Joao Moutinho à Monaco, a donc du racheter l’ensemble de leurs droits sportifs. Le transfert du second à Tottenham l’hiver dernier n’a ainsi pas pu avoir lieu, car les deux parties n’ont pas su se mettre d’accord. Même chose pour Falcao, la star mondiale qui vient de rejoindre…Monaco.

Yann Duvert