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Ford Blanquefort: des élus du personnel attaquent la direction de l'usine en justice

L'usine Ford de Blanquefort (Gironde) est spécialisée dans la production de boîtes de vitesse. (image d'illustration)

L'usine Ford de Blanquefort (Gironde) est spécialisée dans la production de boîtes de vitesse. (image d'illustration) - Patrick Bernard - AFP

Des représentants du personnel de l'usine Ford de Blanquefort ont attaqué lundi le constructeur automobile devant le tribunal de grande instance de Bordeaux pour "délits d'entrave" au comité d'entreprise.

La tension monte à l'usine Ford de Blanquefort, où l'activité est menacée. Le 27 février, Ford avait annoncé qu'il cessait tout investissement dans son usine Ford Aquitaine Industries (FAI) et que le groupe cherchait un repreneur pour ce site de fabrication de boîtes de vitesse implanté dans l'agglomération bordelaise depuis 1972, et qui emploie quelque 900 personnes. Puis le 9 mars, le constructeur avait indiqué que la production ne se poursuivrait pas au-delà de 2019.

"Nous utiliserons les tribunaux autant que possible"

Sur le fond, les élus du comité d'entreprise attaquent Ford pour "défaut d'inscription de cette décision à l'ordre du jour et défaut de présentation de documents la justifiant" aux réunions des 27 février et 15 mars, a expliqué Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine et ancien candidat à la présidentielle. "Il n'est pas question de laisser faire les dirigeants de Ford, nous utiliserons autant que possible les tribunaux dans notre bataille pour sauver l'usine et nos emplois", a-t-il résumé.

Ford "a pris des décisions sans consulter préalablement le CE", a dénoncé l'avocat des élus du personnel, Monique Guédon, ce qui constitue selon elle "un manquement au devoir d'information du CE." Elle a demandé au tribunal "la suspension des décisions prises" par la société FAI sur le désengagement de Ford.

Ford dément avoir annoncé la fermeture du site 

"Ford n'a jamais annoncé la fermeture du site ou son désengagement lors de ces réunions" contestées par les syndicats, a rétorqué Muriel Pariente, conseil de Ford, qui a plaidé que l'entreprise avait "parfaitement respecté ses obligations légales". Pour Muriel Pariente, les demandes du CE "sont donc sans objet et juridiquement infondées".

Pour Philippe Poutou, l'action en justice vise aussi à "sensibiliser l'opinion et accentuer la pression sur les pouvoirs publics pour les obliger à se positionner" dans ce dossier. Selon les syndicats, depuis 2013, Ford a reçu au total 50 millions d'euros de financements publics en échange de la garantie de maintenir un millier d'emplois sur le site pendant cinq ans. L'accord expire fin mai.

A.M. avec AFP