France 24 et RFI cherchent de l'argent tous azimuts

L'audiovisuel extérieur, jusqu'à présent financé quasi-exclusivement par la redevance, veut augmenter ses recettes publicitaires, notamment en assouplissant le régime appliqué à RFI.
Quand on n'a pas de pétrole, on a des idées. France 24 et RFI, financées quasi-exclusivement par la redevance, ont compris que celle-ci n'était pas extensible à l'infini. Les chaînes de l'audiovisuel extérieur se sont donc mises à chercher de nouveaux financements tous azimuts.
Publicité de marque sur RFI
Première idée: augmenter les recettes publicitaires. En pratique, RFI va "accéder à la publicité de marque, à l’instar de la décision prise pour Radio France, impliquant une modification du cahier des charges", indique le projet de budget pluri-annuel 2016-2020, ou contrat d'objectifs et de moyens dans le jargon administratif. Rappelons que, selon ce cahier des charges, "seule la publicité pour des biens ou services présentés sous leur appellation générique est autorisée sur les services diffusés sur le territoire français".
Parallèlement, France 24 et RFI se sont mises à monétiser leur présence sur les réseaux sociaux. De la publicité a été introduite avant les vidéos postées sur YouTube, ainsi que sur les articles publiés sur Facebook.
L'une dans l'autre, ces deux pistes devraient rapporter un million d'euros en 2020, indique le document. Les revenus de la publicité sur RFI étaient jusqu'à présent modestes (1,5 million d'euros en 2014).
Autre piste: développer le parrainage des émissions. "La mise en place d’un décrochage élargi aux programmes de France 24 à destination de l’Afrique permet le développement des recettes issues des parrainages de certains magazines".
Critiques sur le financement
À côté de ces projets, de nouvelles sources de financement ont d'ores et déjà été trouvées. D'abord, l'Union européenne qui va verser une subvention qui finance un portail mobile destiné aux migrants lancé cet automne avec la Deutsche Welle et l'agence de presse italienne Ansa. Cette subvention doit "financer une année d'exploitation", indique le document.
Surtout, le fonds Google pour la presse a accordé une aide de 980.000 euros pour financer la version française du site américain Mashable, lancée en avril. Cela doit financer "les 18 premiers mois d'exploitation" du site, qui doit ensuite être financé par "des recettes publicitaires dédiées", indique le document. Cette solution a permis d'échapper aux critiques sur le financement sur fonds publics d'un énième site d'information...
Rien ne vaut l'argent public
Par ailleurs, France 24, qui payait jusqu'à présent un million d'euros par an pour réutiliser les images de France Télévisions, y a accès désormais gratuitement, en échange de sa participation à la chaîne d'information continue franceinfo:
Toutefois, rien ne vaut l'argent public. À côté de ces recettes de poche, la contribution publique au budget de l'audiovisuel extérieur va augmenter de 23 millions d'euros, pour atteindre 265 millions d'euros en 2020. Cela correspond à une hausse du budget de 1,73%, soit presque ce qu'avait demandé France Médias Monde (+2,1% par an). Cet argent permettra notamment de financer une version espagnole de France 24.
Votre opinion