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France Télévisions: les candidats à la présidence pourront rester secrets

La procédure de sélection pourrait être arrêtée dès ce mercredi 4 février

La procédure de sélection pourrait être arrêtée dès ce mercredi 4 février - Thomas Samson AFP

Le gendarme de l'audiovisuel a choisi mercredi 4 février la procédure de sélection du PDG des chaînes publiques. La liste des candidats restera secrète si un des candidats le demande.

Mise à jour: le CSA a publié mercredi 4 févier la procédure finalement retenue: un appel à candidatures sera lancé, une short list de candidats sera dressée puis auditionnée. La short list sera "rendue publique à condition qu'aucun des candidats ne s'y oppose". Les candidatures seront à déposer d'ici le 26 mars.

Le gendarme de l'audiovisuel aborde ce mercredi 4 février une question décisive. Le collège du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) se penche sur le processus de sélection du futur patron de France Télévisions. 

Si les membres du CSA se mettent d'accord dès mercredi, un processus pourrait être choisi dans l'après-midi. Sinon, la décision serait reportée à la prochaine réunion plénière du collège, qui se tient mercredi 11 février.

Les options sur la table

Plusieurs options sont sur la table. La première est de suivre le même processus que l'an dernier pour le patron de Radio France: lancer un appel à candidatures ouvert à tous, établir une short list de candidats, la rendre publique, et enfin choisir parmi eux. Toutefois, cette option est critiquée par plusieurs membres du CSA.

L'autre option est de garder totalement secret le nom des candidats. Cette option serait soutenue par plusieurs membres du CSA -dont le président Olivier Schrameck- pour qui ce secret permettra d'attirer plus de candidats.

D'autres options sont aussi sur la table: ne pas auditionner les candidats, ou ne pas faire d'appel à candidatures -mais cette dernière option semble peu probable.

Trop ou pas assez de secret?

Le choix de la procédure est important, car cela aura un impact sur le profil et le nombre de candidats. Concrètement, un candidat occupant un poste important -en particulier dans le privé- sera plus enclin à postuler si sa candidature reste secrète. Mais un secret trop absolu permettrait au CSA de faire un choix de manière discrétionnaire, voire opaque. "Un peu de secret permet à l'appel à candidatures d'attirer plus de candidats. Mais trop de secret réduit le nombre de candidats, en désignant in fine le candidat que le CSA voulait a priori, rendant ainsi factice l'appel à candidatures...", résume un observateur.

Les atouts de Denis Olivennes

En pratique, la procédure choisie est observée de très près par quelques gros calibres du privé actuellement en poste, qui officiellement ne sont pas candidats, mais qui pourraient franchir le Rubicon si le secret est préservé. On pense en particulier à Christopher Baldelli (président du directoire de RTL), Rodolphe Belmer (directeur général de Canal Plus), et Denis Olivennes (président du directoire de Lagardère Active).

Rodolphe Belmer serait bien vu du gouvernement, bien qu'il n'y compte aucun proche, et n'ait jamais affiché d'orientation politique -"ce serait plutôt un anar de droite", dit un de ses subordonnés directs.

Denis Olivennes, quant à lui, serait apprécié d'Olivier Schrameck, ce qui pourrait être un atout décisif. Politiquement, il a été à la fois engagé à gauche, mais est aussi sarko-compatible, ce qui pourrait être un avantage en cas d'alternance. Selon l'Express, l'ancien président de la République s'intéresse d'ailleurs de très près au choix du futur patron des chaînes publiques...

Interrogé, le CSA indique juste que la procédure de sélection sera arrêtée "en février", et précise: "la réflexion démarrera après le choix de la procédure. Aucune prise de position du président Olivier Schrameck, ou de quiconque des membres, n'a été formulée sur cette procédure, ni sur aucun nom".

Jamal Henni