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France Télévisions veut fermer son agence de presse Afrique

L'AITV produit des journaux quotidiens en français et en anglais.

L'AITV produit des journaux quotidiens en français et en anglais. - -

L'AITV, vieille de 25 ans, vit ses derniers mois. La direction estime que l'agence de presse spécialisée sur l'Afrique n'a plus sa place dans le groupe aujourd'hui.

L'AITV, l'agence spécialisée dans l'actualité africaine de France Télévisions, va disparaître.

Jeudi 12 septembre, le directeur de l'information de France Télévisions, Thierry Thuillier, a annoncé aux 28 salariés de l'AITV que leur agence de presse n'avait "plus sa place au sein du groupe France Télévisions". L'entretien de deux heures avait pour but d'échanger sur les vues de la direction et celles des journalistes de l'équipe avant que ne débute tout processus, y compris les premières discussions avec les représentants du personnel.

"Plus de raisons d'être maintenue"

L'AITV est cofinancée par France Télévisions et Canal France International. Elle produit des journaux quotidiens en français et en anglais, mais alimente aussi France Ô, France 24, TV5 Monde… Ainsi qu'un certain nombre de chaînes privées. Or la dotation annuelle de Canal France International baisserait, selon les informations de Satellifax, de 800.000 euros, la ramenant à 1 million d'euros. France Télévisions ne compte pas combler ce trou, de la même manière qu'elle refuse de développer plus avant cette activité.

Une source proche de la direction précise : "Nous considérons que cette activité n'a aujourd'hui plus de raisons d'être maintenue, et n'est même pas maintenable." France Télévisions veut se recentrer vers son corps de métier: "On ne sait pas commercialiser une agence de presse. Et quand une telle contrainte économique s'abat, la priorité est de consolider le cœur de mission."

A France Télévisions, on ne parle pas de fermeture mais d'évolution. L'agence a une expérience de 25 ans, un réseau de 30 correspondants à faire valoir. La direction compte garder ces compétences, et prévoit de les répartir sur les autres antennes proches de ce que faisait l'AITV, telles que France Ô. A moins que l'activité trouve un repreneur, auquel cas France Télévisions la lui cèderait.

"On est en état de choc"

Même si Thierry Thuillier a promis de ne laisser personne sur le carreau, prévoyant départs volontaires et reclassement, pour le personnel, cette annonce a été ressentie avec violence et incompréhension. "On est encore dans l'émotion, en état de choc", raconte une journaliste de la rédaction. "Où va-t-on nous reclasser? Que va-t-il advenir de tous nos correspondants? Pourquoi faire ça maintenant alors que le monde s'intéresse de plus en plus à l'Afrique, et que nous avons une expertise en ce domaine?"

Dans un communiqué, le SNJ réfute le diagnostic financier. Il dénonce une liquidation illégale, au coût social démesuré, et surtout, la mort programmée d'une rédaction dont les missions sont plus que jamais partie prenante à la mission de service public du groupe.

Si l'agenda est encore incertain, l'activité va d'ores et déjà baisser à la mesure de la diminution du financement, soit dès le premier trimestre 2014.

Olivier Laffargue