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Quand Free s'attaque... à un prof d'économie

L'emblématique patron de Free a lancé une procédure à l'encontre d'un universitaire dont l'étude ne plait pas à l'opérateur

L'emblématique patron de Free a lancé une procédure à l'encontre d'un universitaire dont l'étude ne plait pas à l'opérateur - -

Xavier Niel s’est ému de la publication d’une étude sur l’impact de l’arrivée d’un quatrième opérateur sur les emplois du secteur. Il a attaqué en justice l’universitaire qui en est l’auteur.

Xavier Niel s'attaque... à un prof d'économie. Comme le rapporte le Nouvel Observateur de jeudi 14 février, le fondateur de Free a intenté une action en justice pour dénigrement contre Bruno Deffains, professeur à l'université Panthéon-Assas. Son tort ? Avoir critiqué dans une tribune publiée dans Les Echos les effets de l'arrivée de Free sur le marché du mobile.

L'article incrimé est intitulé "Free : quand l'idéologie de la concurrence dessert l'économie". Bruno Deffains, un universitaire de 49 ans, y expose les conclusions d'une étude consacrée aux conséquences de l'arrivée d'un 4ème opérateur. Selon lui, "une destruction totale nette de 55 000 emplois en deux ans". Une analyse qui n'a pas du tout plu à Free, qui conteste ces chiffres.

Officiellement, l’opérateur ne commente pas, mais une source proche du dossier résume ainsi l'étude : "une règle de trois appliquée à des chiffres faux". Cette même source nous parle d'une étude "écrite sous la dictée".

Fouille de l'ordinateur et copie des mails de l'universitaire

En fait, Free soupçonne le rapport d'avoir été commandité par un de ses concurrents. Et on ne peut pas dire que l'opérateur y soit allé de main morte. Attaque en justice, qui débouche sur une visite d'huissier accompagné de policiers au domicile du professeur, au petit matin. Ils ont fouillé son ordinateur et fait des copies de certains mails et fichiers.

Selon les mots de son avocat, il s’agit tout bonnement de "terrorisme intellectuel". Selon lui, le but de Xavier Niel ne serait pas de gagner un procès, mais bien d'envoyer un signal à tous les universitaires : il ne fait pas bon dire du mal de Free.

Anthony Morel