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Ciment: la fusion entre Lafarge et Holcim annoncée lundi

Le siège du nouvel ensemble devrait être en Suisse

Le siège du nouvel ensemble devrait être en Suisse - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

La fusion entre les deux cimentiers a été approuvée ce week-end par leurs deux conseils d'administration.

Le français Lafarge et son concurrent suisse Holcim, les deux plus grands cimentiers mondiaux, ont convenu des termes d'une fusion, ont déclaré dimanche 6 avril des sources proches du dossier à Reuters.

Lafarge et Holcim, dont les conseils d'administration ont approuvé le projet samedi, doivent l'annoncer lundi et s'attellent déjà à résoudre de possibles problèmes de concurrence soulevés par leur rapprochement, a-t-on ajouté de même source.

"Les conseils (de Lafarge et Holcim) se sont bien réunis samedi et ont approuvé le projet", a déclaré cette source, confirmant une information du Figaro. "Il y aura une communication officielle demain" lundi.

Lafarge s'est refusé à toute déclaration. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat chez Holcim.

Siège en Suisse

Les deux groupes avaient annoncé vendredi soir être en discussions avancées en vue d'une fusion entre égaux, en mettant en avant une forte complémentarité de leur portefeuille et une proximité culturelle entre les deux sociétés.

L'opération, a aussi confirmé la source, se fera par une offre publique d'échange lancée par Holcim sur Lafarge, intégralement payée en actions. Le groupe aura son siège social en Suisse et deux sièges opérationnels, l'un en France et l'autre en Suisse.

Le PDG de Lafarge Bruno Lafont prendra les commandes opérationnelles du futur groupe, dont le président sera suisse.

Position dominante

Une alliance permettrait de mieux faire face à la cherté des prix de l'énergie et à une demande qui n'a pas retrouvé ses niveaux d'avant la crise économique mondiale de 2008.

Les deux groupes tireraient aussi profit de complémentarités géographiques.

Lafarge, société du CAC 40 la plus exposée aux pays émergents, y réalise 60% de son chiffre d'affaires. Il dispose notamment d'une forte présence en Afrique et au Moyen-Orient.

L'Amérique latine et l'Asie-Pacifique comptent pour environ 65% des ventes de ciment de Holcim, qui réalise 80% de ses ventes de granulats en Europe et en Amérique du Nord.

Le futur numéro un mondial du ciment aurait cependant une position dominante en Europe et aux Etats-Unis, ce qui les amènerait probablement à devoir céder des actifs pour obtenir l'aval des autorités de la concurrence.

Des analystes citent aussi le Canada et le Brésil comme des pays où la nouvelle entité aurait une position dominante.

Les deux groupes présentent en outre des chevauchements de capacités importants dans des pays tels que la France, l'Allemagne, l'Espagne, la République tchèque, la Roumanie et la Serbie, selon l'analyste de Morningstar Elizabeth Collins.

Certains analystes notent aussi qu'une fusion aiderait potentiellement Lafarge à diminuer de moitié ses coûts fixes et variables, Holcim ayant une meilleure notation de crédit que Lafarge et la nouvelle entité pouvant bénéficier de coûts de financement moindres.

J. H. avec Reuters