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Si la fusion Publicis-Omnicom profitait à Havas?

Maurice Levy, patron de Publicis, et John Wren, d'Omnicom, lors de leur conférence de presse commune dimanche 28 juillet.

Maurice Levy, patron de Publicis, et John Wren, d'Omnicom, lors de leur conférence de presse commune dimanche 28 juillet. - -

La fusion des deux groupes, annoncée dimanche 28 juillet, va donner naissance au nouveau géant mondial de la publicité. Paradoxalement, lundi 29 juillet, le titre de leur concurrent, Havas, cartonne en Bourse.

Publicis et Omnicom ont annoncé dimanche 28 juillet leur fusion, pour donner naissance au nouveau numéro un mondial de la communication, du marketing, du digital. A eux deux, ils emploient 130.000 personnes dans le monde et cumulent une capitalisation boursière de près de 30 milliards de dollars.

Cela peut paraître paradoxal, mais à la Bourse de Paris ce lundi matin, le titre qui bondit le plus grâce à cette annonce, c'est leur concurrent Havas. Le publicitaire français, numéro 5 mondial du secteur, pourrait bien profiter de la fusion pour gagner des clients.

La fusion entre Publicis et Omnicom pourrait faire perdre des contrats au nouvel ensemble. D'abord à cause des possibles conflits d'intérêts. Par exemple, Publicis gère la communication de Coca-Cola et Omnicom celle de Pepsi…

Havas, une cible de choix ?

D'autres annonceurs pourraient également profiter de la fusion pour revoir ou renégocier leur contrat. Certains groupes craignent peut-être de travailler avec un géant moins disponible, moins réactif. Une manne potentielle pour Havas dont la structure, plus petite, attire pour sa flexibilité, son agilité, et sa créativité.

Le directeur général d'Havas, David Jones, a d'ailleurs ouvertement critiqué la fusion Publicis-Omnicom, qui se fera selon lui au détriment des clients. Mais Havas profite aussi en Bourse de cette opération pour des raisons spéculatives.

La création de Publicis Omnicom ouvre peut être une phase de consolidation du secteur. Havas est une cible de choix: tout dépendra ensuite des intentions de Vincent Bolloré, qui détient 40% du capital du groupe…

Simon Tenenbaum