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GDF-Suez: le gouvernement valide la retraite chapeau de Mestrallet

Gérard Mestrallet devrait toucher plus de 800.000 euros annuels au titre de sa retraite complémentaire.

Gérard Mestrallet devrait toucher plus de 800.000 euros annuels au titre de sa retraite complémentaire. - Thomas Samson - AFP

L’exécutif ne demandera pas à Gérard Mestrallet de renoncer à sa retraite complémentaire, a fait savoir Emmanuel Macron lundi. Mais le ministre de l'Economie a indiqué qu'il désapprouvait ce type de rémunérations.

Gérard Mestrallet pourra bien bénéficier de sa retraite complémentaire, dite retraite chapeau. Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, a en effet indiqué à BFMTV que le gouvernement ne s’y opposerait pas. "Le Haut Comité de Gouvernement d'entreprise a rendu son avis. Celui-ci indique que la retraite complémentaire de Gérard Mestrallet est conforme au code Afep-Medef. Nous considérons donc que la retraite de Mestrallet est acquise", a ainsi déclaré le patron de Bercy.

Toutefois, "cette décision, soutenue par le précédent gouvernement, ne l'aurait pas été avec la nouvelle politique de l'Etat actionnaire. Pour toutes les entreprises dont l'Etat est actionnaire, ce dernier voterait aujourd'hui contre une telle retraite", a-t-il précisé, rappelant que cette retraite chapeau avait été votée en septembre 2011.

Pour rappel, l’Etat possède 33% de GDF-Suez et dispose de 4 administrateurs sur 17 au sein du conseil du groupe.

"Les dirigeants doivent prendre conscience du monde dans lequel nous vivons"

Emmanuel Macron, en visite en Algérie pour inaugurer une usine Renault, a également fait savoir qu’il allait demander à un groupe d'experts de "travailler sur le système de rémunération de ces retraites".

Le mandat de Gérard Mestrallet se termine en mai 2016. Selon le document de référence 2013 de GDF-Suez, le dirigeant pourra alors toucher 831.641 euros par an au titre de retraite complémentaire – indépendante des autres régimes de retraite auxquels aura droit le patron du groupe français. Le Canard enchaîné affirme, de son côté, que l’énergéticien a provisionné quelque 21 millions d’euros en prévision de son départ.

"L’Etat ne doit pas revenir sur son vote et sa parole. Ce serait un nouveau facteur d’instabilité", a expliqué le ministre de l’Economie pour justifier son choix. Mais "en tout état de cause, les dirigeants doivent prendre conscience du monde dans lequel nous vivons, j'en appelle à leur éthique et leur responsabilité", a-t-il insisté.

Cédric Faiche avec Y.D.