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Gemalto promet de réaliser une croissance record pour 2015

Pour 2017, Olivier Piou, PDG de Gemalto, vise un bénéfice opérationnel supérieur à 660 millions d'euros.

Pour 2017, Olivier Piou, PDG de Gemalto, vise un bénéfice opérationnel supérieur à 660 millions d'euros. - Kenzo Tribouillard - AFP

Le groupe français est bousculé en bourse, mais reste confiant. Pour 2015, il vise une croissance à deux chiffres de son résultat opérationnel.

Le titre du spécialiste de la sécurité numérique Gemalto, numéro un mondial du secteur, reculait de plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris après une publication pour le premier semestre jugée mitigée par certains analystes. Mais pour son PDG Olivier Piou, le groupe français reste bien positionné pour faire face aux nouvelles évolutions des cartes SIM, dont les formats classiques ont encore de beaux jours devant eux pour les objets connectés et les téléphones utilisés dans les pays en voie de développement.

Le dirigeant a même annoncé qu’il vise une croissance à deux chiffres de son résultat opérationnel en 2015, comptant sur une forte croissance de ses ventes portées par ses plates-formes de logiciels et de services. Le spécialiste de la sécurité numérique fait état dans un communiqué d'un résultat opérationnel de 160 millions d'euros au premier semestre, en hausse de 33%.

Son chiffre d'affaires ressort à 1,499 milliard d'euros, soit une hausse de 32%, également répartie entre l'intégration de Safenet, spécialiste de protection des données des logiciels racheté en août 2014, l'effet de changes lié à l'appréciation du dollar face à l'euro et les activités existantes du groupe.

Une part de marché supérieure aux anticipations sur le marché américain

Gemalto a profité d'une envolée de son activité de plates-formes de logiciels et de services, attribuée à Safenet - dont l'acquisition a été finalisée début janvier - ainsi qu'aux émissions de cartes de paiement et aux services pour programmes gouvernementaux. Sur l'ensemble de l'exercice, le directeur général de Gemalto s'est refusé à toute prévision chiffrée, arguant notamment de la volatilité des changes, et s'est borné à promettre une "forte croissance" des ventes du groupe.

Lors d'une conférence téléphonique, Olivier Piou a dit notamment compter sur une part de marché supérieure aux anticipations du groupe dans les cartes de paiement sur le marché américain, lui-même plus large que prévu. Cette dynamique va se poursuivre, avec la migration des cartes de débit vers un système de cartes à puce dont Gemalto sera chargé du déploiement initial, a-t-il ajouté. Le groupe confirme également viser pour 2017 un bénéfice opérationnel supérieur à 660 millions d'euros, doublé en cinq ans, et un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros dans les plates-formes et services.

Espionnés par la NSA et les services britanniques

Olivier Piou a confirmé que la tentative de piratage de cartes SIM par les services de renseignement britanniques et américains, révélée en février, n'avait eu aucun impact ni sur ses performances, ni sur la confiance de ses clients, au contraire renforcée. "Nos clients ne pensaient pas qu'on puisse résister aux attaques conjointes de deux grandes agences gouvernementales", a-t-il dit.

Citant des documents fournis par le lanceur d'alerte Edward Snowden, le site internet The Intercept avait rapporté que le GCHQ britannique et la NSA américaine avaient surveillé des communications dans le monde à l'insu des gouvernements et des opérateurs télécoms.

Mais l’annonce du Financial Times en juillet dernier avait, elle, vraiment inquiété les marchés. Le journal dévoilait qu’Apple et Samsung prépareraient une carte SIM électronique soudée aux smartphones. Selon les informations du Financial Times, ce projet serait soutenu les géants mondiaux des télécoms parmi lequels AT&T, Deutsche Telekom, Etisalat, Hutchison, Whampoa, Orange, Telefonica et Vodafone.

Pascal Samama avec Reuters