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Ghosn espère une résolution du conflit Renault-Nissan d'ici le 11 décembre

Carlos Ghosn indique que les négociations continuent.

Carlos Ghosn indique que les négociations continuent. - Eric Piermont - AFP

Le PDG de Renault-Nissan a déclaré que les négociations pour résoudre le conflit avec l'Etat sur l'équilibre de l'alliance se poursuivaient. Il espère les voir aboutir d'ici le prochain conseil d'administration de Renault.

Carlos Ghosn ne veut pas que la situation s'envenime. Un conseil d'administration de Renault se tiendra le 11 décembre, une "échéance importante", a affirmé le PDG du constructeur automobile, Carlos Ghosn, dans un entretien au Figaro, dans un contexte de tensions entre Nissan et l'Etat français.

Ce dernier est monté au capital de l'ancienne Régie nationale au printemps dernier. De 15%, sa part est passée à 19,7%. Il a ainsi réussi à imposer l'application de la loi "Florange" qui récompense les détenteurs d'actions de long terme par l'octroi de droits de vote double, renforçant son influence. Mais ce coup de force a déplu à Nissan, également dirigé par Carlos Ghosn. Les deux entreprises sont liées depuis 1999, Renault détenant 43,4% du capital du constructeur japonais, tandis que ce dernier contrôle 15% des parts de Renault, sans jouir de droits de vote bien que son activité soit deux fois plus importante que celle de son partenaire.

"Depuis plusieurs mois, toutes les parties prenantes ont déclaré qu'elles étaient favorables à l'alliance, qu'elles voulaient que cette alliance réussisse et qu'elles voulaient que les deux entreprises, Renault et Nissan, poursuivent leur collaboration", a rappelé Carlos Ghosn au Figaro. "Cela étant dit, il y a effectivement une échéance importante qui est le conseil d'administration de Renault qui aura lieu la semaine prochaine, le 11 décembre. Actuellement, il y a beaucoup de négociations qui ont lieu, et en aucun cas je ne veux faire de déclarations qui puissent d'une manière ou d'une autre gêner ces discussions", a encore affirmé le dirigeant.

Minorité de blocage

Le 25 novembre, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait déclaré que l'objectif de l'Etat, qui pourra exercer une minorité de blocage lors des prochaines assemblées générales de Renault, était de "pouvoir peser sur les décisions stratégiques de l'entreprise". Mercredi, Nissan avait dit souhaiter "trouver avec l'Etat français une solution à l'amiable", au lendemain d'informations parues dans la presse japonaise et faisant état de la volonté de Nissan de contrer la nouvelle influence de l'Etat français par une montée au capital de Renault.

Le Figaro, indiquant avoir pu consulter un document, avançait pour sa part mercredi que Nissan, prenant acte du "refus de l'Etat français", avait finalement renoncé à réclamer des droits de vote. Nissan demandait en contrepartie que l'Etat français "limite son influence dans Renault aux sujets importants liés à la présence stratégique de Renault en France et n'interfère ni dans la gestion de Renault (au détriment potentiel des intérêts de Nissan), ni dans les affaires de Nissan", selon la même source.