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Energie

Bruxelles donne son accord pour la fusion entre Glencore et Xstrata

Si la fusion est approuvée, le chiffre d'affaires du groupe sera de 164 milliards d'euros

Si la fusion est approuvée, le chiffre d'affaires du groupe sera de 164 milliards d'euros - -

La Commission européenne a accordé son feu vert à la fusion entre les deux géants, sous conditions. Malgré tout, des obstacles demeurent.

C'est une étape qui pourrait s'avérer décisive. La Commission européenne a approuvé jeudi 22 novembre la méga-fusion du géant du négoce des matières premières Glencore et du groupe minier Xstrata, à condition que Glencore mette fin à ses contrats en Europe avec le numéro un mondial du zinc, le Belge Nyrstar.

"Le remède proposé garantit le maintien d'un environnement compétitif sur le marché du zinc, de sorte que les clients européens tels que galvaniseurs d'acier et constructeurs automobiles puissent continuer à produire des biens de consommation de valeur à bas prix et de bonne qualité", s'est félicité le commissaire européen en charge de la Concurrence, Joaquin Almunia.

Un géant des matières premières est donc en train de voir le jour.

Mardi 20 novembre, les actionnaires du spécialiste mondial du négoce des matières premières Glencore avaient déjà donné leur accord, par 99,42% des voix.

Cette fusion met fin à neufs mois de rebondissements, bras de fer entre le conseil d’administration de Xstrata et ses principaux actionnaires, sans parler des années de discussions en coulisse. Une opération représentant plus de 30 milliards de dollars (23,4 milliards d'euros).

L'union des deux groupes va donner naissance à un mastodonte générant un chiffre d'affaires combiné de 209,4 milliards de dollars (164 milliards d'euros) et un résultat brut d'exploitation de 16,2 milliards.

La rémunération des actionnaires pose problème

Néanmoins, plusieurs problèmes demeurent. Si la fusion semblait acquise depuis que le fonds souverain du Qatar a pris 12% des parts de Xstrata, le suspense restait intact sur le plan de rémunération des dirigeants, qui a scandalisé une partie des actionnaires.

Le projet de fusion prévoyait un volet de primes de 144 millions de livres (179 millions d'euros) destinées à retenir les meilleurs cadres de Xstrata.

Les actionnaires de Xstrata ont rejeté ce plan de rémunération.

Attente de l'aval des autorités européennes

La part de marché de cette nouvelle entité dans le secteur du zinc pourrait atteindre 50%, et Glencore a accepté d'apporter des concessions portant sur le poids du futur ensemble sur ce marché.

Certains investisseurs ont craint qu'une enquête approfondie ne fasse capoter l'opération, dissuadant les actionnaires de l'approuver, mais ce risque semble désormais exclu puisque la décision de l'exécutif européen n'interviendra qu'après leur vote.

Il restera enfin un dernier obstacle à lever, celui du feu vert des autorités chinoises de la concurrence. Ces dernières ne se fixent aucune date-butoir et cela risque de reporter la finalisation de l'accord.

Selon des analystes, la décision de Pékin, premier consommateur mondial de matières premières, est difficle à prévoir. Elle pourrait réclamer des assurances sur le comportement de l'entité issue de la fusion plutôt qu'exiger des cessions pures et simples.

Diane Lacaze