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GM&S: Renault et PSA renforcent leurs engagements

La réunion de Bercy a débouché sur "quelques avancées"

La réunion de Bercy a débouché sur "quelques avancées" - PASCAL LACHENAUD / AFP

Les deux constructeurs automobiles ont porté leurs engagements de commandes de trois à cinq ans. De son côté, le repreneur potentiel GMD refuse toujours d'augmenter le nombre de salariés conservés comme le réclament les syndicats.

C'était une réunion cruciale pour les acteurs du dossier de l'équipementier automobile creusois GM&S en liquidation judiciaire. Après cinq heures de discussions mardi soir à Bercy, le gouvernement, la CGT et le repreneur potentiel, l'entreprise stéphanoise GMD, ont chacun salué "des avancées", notamment sur les commandes des constructeurs Renault et PSA, mais pas sur le nombre de salariés repris ni sur les primes de licenciement. 

Pour sa part, le ministère de l'Économie a surtout mis en avant l'engagement de PSA et Renault "de porter leurs engagements de commandes de trois à cinq ans", pour un montant inchangé de 22 millions d'euros par an (12 millions pour PSA, 10 millions pour Renault). Les deux constructeurs avaient déjà fortement relevé ces engagements fin mai. PSA a même "fourni le détail des commandes de pièces envisagées", Renault devant à son tour "préciser la composition et la vitesse de montée en charge de ses commandes d'ici au 13 juillet au soir", a indiqué Bercy dans un communiqué.

Le gouvernement a par ailleurs assuré que "le paiement des salaires [serait] garanti jusqu'à la fin du mois d'août" et ce "quelle que soit la décision du tribunal de commerce de Poitiers" qui examinera le 19 juillet l'unique offre de reprise.

Une réunion "constructive" malgré la persistance de désaccords

Le patron de GMD, Alain Martineau, a estimé de son côté que "la réunion a été constructive", même s'il y a "encore des désaccords". Le candidat à la reprise n'a en effet pas modifié le nombre de salariés qu'il propose de conserver, soit 120 sur 277. "Je préfère partir bas pour arriver haut", a-t-il déclaré.

Le gouvernement a quant à lui promis de "financer des mesures d'activité partielle jusqu'à l'atteinte d'un niveau d'activité suffisante sur le site". L'État et la région Nouvelle-Aquitaine proposeront aux salariés licenciés "des mesures d'accompagnement exceptionnelles" et les constructeurs "examineront les possibilités de reprises", a ajouté Bercy.

Deux réunions sont prévues d'ici lundi "pour étudier dans le détail la nature des emplois repris ou non". "Ce n'est pas encore suffisant pour nous", a réagi le délégué CGT Vincent Labrousse, jugeant nécessaire "que le nombre d'emplois augmente". Son camarade Patrick Brun avait prévenu avant le début de la réunion que le syndicat demanderait "le maintien de 180 emplois, voire plus".

"PSA doit encore préciser ses intentions"

La CGT dénonce aussi le blocage sur sa demande d'indemnité supra-légale pour ceux qui seront licenciés. "Pour l'instant, il n'est pas question d'avoir des mesures de ce type, on le regrette", a ajouté Vincent Labrousse. Ce refus signifie que "la porte de la part des constructeurs est fermée pour l'instant", a expliqué à l'AFP une source proche du dossier. Ces deux sujets avaient pourtant été inscrits à l'ordre du jour de la réunion à la demande des salariés de GM&S, qui avaient accepté à cette condition de lever jeudi dernier le blocage d'un site de PSA dans l'Allier.

La vaste table ronde organisée au ministère de l'Économie n'a pas non plus abouti à de nouveaux engagements d'investissements sur le site de GM&S. L'État et Renault ont confirmé qu'ils injecteraient chacun 5 millions d'euros pour moderniser le site, mais "PSA doit encore préciser ses intentions", selon Bercy. Or "l'offre de GMD nécessite que les deux constructeurs apportent 10 millions d'euros en tout" pour renouveler des machines parfois obsolètes, d'après une source proche des négociateurs.

P.L avec AFP