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Google n'acceptera plus les publicités des usuriers

Les consommateurs américains en difficultés financières sont très exposés aux publicités d'offres de prêts sur salaires.

Les consommateurs américains en difficultés financières sont très exposés aux publicités d'offres de prêts sur salaires. - Damien Meyer - AFP

"Aux Etats-Unis, les "payday loan" permettent aux salariés qui sont dans le rouge de couvrir leurs découverts. Mais à des taux très élevés. Google a annoncé ce mercredi ne plus accepter les campagnes de ces prêteurs qui profitent des difficultés financières de certains Américains."

Google continue à faire le ménage dans ses publicités. Alors qu'il a déjà supprimé toute bannière promotionnelle pour la vente d'armes, de drogues ou encore d'explosif, la firme de Montain View a annoncé qu'elle ne vendrait plus d'espaces publicitaires pour vanter les services des prêteurs sur salaires. Ces "payday loan" permettent d'obtenir de l'argent rapidement mais à des taux très élevés. Ce sont surtout les populations les plus vulnérables financièrement qui font appel à ces prêteurs, les plongeant ainsi dans la spirale de l'endettement.

Ces messages tentateurs, qui s'affichaient en tête et sur les côtés des pages du moteur de recherche, disparaîtront à compter du 13 juillet. Mais attention: Google ne va pas expurger ses pages de résultats de tous les contenus liés aux prêts sur salaire. Il sera toujours possible d'accéder aux sites des prêteurs en effectuant une recherche ciblée.

"Nous allons continuer à examiner l'efficacité de cette politique, mais notre espoir est que moins de gens seront exposés à des produits nocifs ou trompeuses" a déclaré David Graff, le directeur de la politique de produit mondial Google, sur le blog de l'entreprise.

Les offres de crédits seront triées

Pour faire le ménage dans les annonceurs offrant des crédits sur salaire, Google va se baser sur la durée des prêts, en évinçant ceux d'une durée inférieure à 60 jours. Mais aussi sur les taux annuels proposés, en écartant toutes les offres de crédit ayant un taux supérieur à 36% aux Etats-Unis. Les sites servant d'intermédiaires vers ces porteurs sur salaires seront aussi écartés. En revanche, les entreprises qui offrent des prêts hypothécaires, prêts automobile, prêts étudiants ou encore des crédits à la consommation pourront continuer à acheter des espaces publicitaires.

Google a pris cette décision sous la pression de plusieurs associations de défense de consommateurs et d'usagers bancaires qui dénoncent les méfaits de ces prêteurs sur de nombreux foyers américains. Le moteur de recherche rejoint ainsi Facebook qui a également expurgé ses pages de ces publicités tentatrices. Ces actions vont ainsi renforcer les mesures prises par les autorités américaines pour tenter d'encadrer le développement de ces activités de prêts, notamment en plafonnant les montants des frais et des taux qui peuvent être appliqués. 

C.C.