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Google revoit à la baisse ses investissements dans la fibre optique

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Le géant de l'internet voulait concurrencer les réseaux des câblo-opérateurs en offrant aux internautes le très haut débit. Mais le coût du câblage se révèle trop élevé. Sa filiale chargée de connecter en fibre optique les grands villes américaines devrait réduire ses effectifs de moitié.

Les ambitions de Google dans la fibre optique ont du plomb dans l'aile. Selon le site d'information (payant), theinformation.com, le géant du web aurait décidé de mettre au régime sec sa filiale chargée de déployer un réseau fixe à très haut débit pour connecter directement des abonnés à Internet.

Larry Page, le PDG d'Alphabet (maison-mère de Google), aurait demandé au patron de cette activité de réduire à 500 le nombre total de ses salariés, soit la moitié de ses effectifs. Ces informations confirment celles du quotidien américain The Wall Street Journal, qui faisaient état d'une suspension du projet de Google de déployer son réseau en fibre optique dans deux nouvelles villes américaines: San José (Californie) et Portland (Oregon).

Le coup de frein donné par Google à ses investissements dans les infrastructures fixes haut débit contraste avec l'ambition affichée en 2010 lors du lancement de son activité. Sa division Google Fiber avait reçu des candidatures de près de 2.000 villes américains prêtes à accueillir ses investissements. Le géant de l'internet voulait concurrencer directement les réseaux des câblo-opérateurs en offrant aux clients américains du très haut débit que seule la fibre optique déployée jusqu'au domicile rend possible.

Google renâcle devant l'ampleur des investissements

Six ans après, Google n'a lui-même câblé en fibre optique qu'une petite dizaine de villes, son service d'accès à Internet n'étant commercialement disponible début 2016 que dans quatre villes: Kansas City, Austin, Atlanta et Provo, près de Salt Lake City. Dans sa version complète, incluant la télévision, son service haut débit n'avait séduit que 53.000 abonnés fin décembre 2015. Pour le service d'accès à Internet, ils ne seraient que 200.000 à avoir souscrit un abonnement chez Google. Des résultats loin de compenser les lourds montants investis depuis six ans.

Aujourd'hui, le géant de l'internet cherche des partenaires pour réduire le coût élevé des travaux de génie civil liés à la construction d'un réseau capable de raccorder à très haut débit en ville l'abonné jusqu'à son domicile. Selon le Wall Street Journal, son activité fibre optique mobiliserait l'essentiel des 280 millions de dollars investis par Google dans le cadre ses autres activités où se trouvent aussi Nest, dans les objets connectés. 

Rebuté par le coût exorbitant du câblage en fibre optique dans la ville, le géant aurait décidé de se tourner vers les technologies sans fil pour raccorder les abonnés sur le dernier kilomètre les séparant du coeur du réseau déjà déployé. Pour renforcer ses compétences dans ce domaine, il a mis la main en juin 2016 sur Webpass. Ce petit fournisseur d'accès Internet américain spécialisé dans les réseaux très haut débit mêlant fibre optique et accès sans fil, est présent dans de grandes métropoles américaines, dont Miami, Boston, Chicago et la région de San Francisco.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco