BFM Business
Transports

Grève Air France: les pilotes refusent la proposition "indécente" de la direction

Les pilotes ont décliné la proposition d'Air France. Les autres syndicats ont jusqu'au 20 avril pour se prononcer. (image d'illustration)

Les pilotes ont décliné la proposition d'Air France. Les autres syndicats ont jusqu'au 20 avril pour se prononcer. (image d'illustration) - Jacques Demarthon - AFP

Le président du syndicat de pilotes SNPL Air France, a repoussé la proposition salariale "totalement indécente" et "totalement farfelue" de la direction de la compagnie

La situation se tend chez Air France. Au huitième jour de grève depuis février, pour une revalorisation des salaires, les pilotes ont décliné la main tendue de la direction de la compagnie aérienne. Soulignant l'impact "très important" du conflit sur le trafic aérien, Philippe Evain, le président du syndical de pilotes SNPL, a accusé la direction de faire "tout pour que la grève continue".

Celle-ci a proposé lundi un projet d'accord final prévoyant une augmentation de 2% immédiatement et une hausse de 5% sur trois ans. Ce projet est soumis à la signature des représentants syndicaux jusqu'à vendredi. 

"Il n'est pas possible de faire semblant de croire que les augmentations futures de 2019-20-21 vont remplacer l'inflation passée", a-t-il dit, ajoutant "c'est du trompe-l'oeil, inacceptable". Les syndicats souhaitent "un rattrapage parce qu'on a été bloqués pendant six ans".

Les préavis de grève maintenus 

Philippe Evain a souligné que l'intersyndicale avait fait lundi "un geste" en revoyant à la baisse sa revendication initiale pour la passer de 6% à 5,1% en 2018. "Ce que nous demandons est extrêmement raisonnable."

Le responsable du SNPL, syndicat majoritaire dans les cockpits, a fait valoir que la compagnie, "prise en étau entre des charges et des taxes d'ADP (Aéroports de Paris) et de l'État" n'a d'autre solution que de "matraquer les salaires". Selon lui, cela représente près d'"un milliard d'euros" par an.

Il a assuré que comme commandant de bord, il ne gagnait "pas un centime de plus qu'un pilote d'easyJet, moins bien qu'un pilote de Transavia, beaucoup moins bien qu'un pilote de Lufthansa, énormément moins bien qu'un pilote de KLM".

L'intersyndicale de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) appelle à faire grève également mercredi ainsi que les 23 et 24 avril.

A.M. avec AFP