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Manifestations des VTC: "trêve" des blocages pendant 24 heures

Les représentants des VTC ont annoncé une "trêve" afin de pouvoir rencontrer les dirigeants d'Uber. Plus tôt dans la journée, le groupe californien avait dénoncé "les actes de violence" perpétrés par certains chauffeurs de VTC.

Les représentants de chauffeurs VTC en colère ont décidé une "trêve" des blocages pendant 24 heures pour permettre à Uber de les recevoir, a annoncé ce vendredi le gouvernement en exhortant la société américaine à discuter avec tous les syndicats.

À l'issue d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, les représentants des chauffeurs "ont décidé une trêve des blocages de la voie publique pendant 24 heures pour permettre à la société Uber de les recevoir dans ces délais", précise le ministère.

Les membres de la délégation ont pu exprimer les difficultés rencontrées par les chauffeurs dans leurs relations avec les plateformes" de réservation des VTC, en mentionnant les problématiques des revenus et de la couverture sociale. Ces chauffeurs, reçus après des opérations de blocage aux aéroports parisiens vendredi matin, au second jour de leur mobilisation et à la veille des vacances scolaires, "ont également fait part de leur surprise quant aux négociations sélectives organisées par la société Uber avec une seule organisation syndicale, excluant toutes les autres", a indiqué le gouvernement.

Ce dernier a "demandé à la société Uber d'engager des discussions avec l'ensemble des organisations syndicales, conformément à la pratique des autres plateformes françaises et au bon fonctionnement des relations sociales".

Uber dénonce des actes de violence

La plateforme de VTC Uber a dénoncé plus tôt vendredi des "actes de violence, menaces et blocages" perpétrés lors du mouvement social de chauffeurs en cours et dit refuser de discuter dans ces conditions avec les organisateurs.

"Face à des telles violences et menaces, les conditions d'une discussion ne sont en aucun cas réunies", a affirmé la filiale française de l'entreprise américaine dans un communiqué, au moment où une délégation de chauffeurs devait être reçue au secrétariat d'État aux Transports.

"Uber dénonce les actes de violences, menaces et blocages perpétrés depuis hier [jeudi] par une minorité de chauffeurs, qui prennent en otage les Franciliens ainsi que tous les chauffeurs qui souhaitent travailler", a indiqué l'entreprise, qui en tant que numéro un des plateformes VTC, cristallise la colère des chauffeurs.

"L'humiliation" que ferait subir Uber

Fédérés par les organisations Unsa-VTC, Actif-VTC et CAPA-VTC, les manifestants, qui ont notamment bloqué vendredi matin les accès aux aéroports parisiens, dénoncent "l'humiliation" que leur feraient subir les plates-formes de réservation, en pratiquant notamment une politique tarifaire jugée défavorable aux chauffeurs et décidée sans concertation. Les policiers ont signalé des "fumigènes, jets d'oeufs et de farine" par des manifestants, pour "certains cagoulés".

Le préfet délégué aux aéroports Philippe Riffault a mis en cause "le comportement de certains chauffeurs de VTC obligeant des clients de VTC ou taxis à descendre du véhicule, parfois brutalement, provoquant la peur des passagers". Ces comportements sont "inadmissibles et discréditent leurs auteurs", a-t-il déploré.

Reçus par le gouvernement

Les barrages ont été levés en milieu de matinée et une délégation de chauffeurs devait être reçue au secrétariat d'État aux Transports à partir de 11h30, selon le ministère.

De son côté, Uber assure que "ce mouvement n'est pas représentatif: il ne rassemble que 100 à 200 chauffeurs sur les 20.000 chauffeurs VTC recensés en France en novembre 2016", et répété l'argument selon lequel "ce mouvement est sans rapport avec les récents changements tarifaires" de l'entreprise.

La hausse des tarifs d'Uber annoncée le 8 décembre a été qualifiée de "fumisterie" et d'"effet d'annonce" par les associations de chauffeurs car le géant américain a relevé dans le même temps la commission prélevée sur chaque course. Et cette hausse, soulignent-ils, n'efface pas la baisse unilatérale de 20% du tarif à Paris, en octobre 2015, qui avait donné lieu à une vague de protestation.

Uber a par ailleurs promis ce vendredi de poursuivre le dialogue entamé avec certaines autres organisations et chauffeurs et s'est dit déterminé à "continuer à améliorer la situation des chauffeurs indépendants qui utilisent l'application".

J.M. avec AFP