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Transports

Grève illimitée à la SNCF à l'approche de l'Euro

"Le trafic est fortement perturbé ce mercredi alors que la grève illimitée à la SNCF a débuté mardi soir. Les négociations sur le temps de travail du secteur ferroviaire s'enlisent, seule la CFDT ayant été convaincue par les dernières propositions formulées par le patronat."

De nouvelles perturbations fortes vont se faire sentir ce mercredi 1er juin sur le trafic SNCF. Le coup d'envoi de la grève illimitée a été donné mardi soir à la suite du préavis déposé par trois syndicats (l'Unsa, la CGT et Sud).

Selon la compagnie ferroviaire, seulement 40% des Transiliens, le tiers des Intercités et la moitié des TER circuleront mercredi, huitième journée de grève depuis début mars au sein du groupe. Les TGV ne seront pas épargnés, avec 60% de trains prévus.

Se fondant sur la "circulation réelle" des trains et les "premières prises de service" de mercredi matin, un porte-parole de la SNCF a confirmé ce matin les estimations de trafic communiquées mardi.

Le mouvement de ce mercredi s'annonce fort et précède d'autres turbulences dans les transports. "Cette semaine va être la semaine la plus forte de mobilisation depuis trois mois maintenant", a d'ailleurs estimé mardi soir le numéro un de la CGT, Philippe Martinez.

Des concessions insuffisantes

À dix jours de l'ouverture de l'Euro de football, dont la SNCF est transporteur officiel, le gouvernement a exercé des pressions ces derniers jours pour que la SNCF cède à quelques revendications syndicales. Mais si la CFDT a levé son préavis, ce n'est pas le cas des trois autres syndicats.

La CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF, a ainsi demandé mardi soir au gouvernement d'obtenir la "réouverture immédiate" de la négociation menée avec toutes les entreprises de la branche ferroviaire pour bâtir une convention collective unique au secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé), ce en vue de l'ouverture élargie à la concurrence à partir de 2020.

Mais de son côté, l'UTP (regroupant SNCF et entreprises privées) considère les discussions closes et a transmis aux syndicats un projet d'accord, ouvert à signature jusqu'au 8 juin.

Vidalies à la manoeuvre

En parallèle, les négociations menées au sein de la SNCF pour rendre l'organisation du travail plus flexible sont entrées dans leur phase finale. "J'ai souhaité qu'on accélère" les discussions sur ce sujet, a expliqué le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, aux manettes des négociations tout le week-end, au point de mettre "la direction SNCF hors-jeu", selon la CGT. Lors de ces tractations, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, "n'a pas menacé de démissionner", a assuré Alain Vidalies pour tenter de couper court aux rumeurs. 

La CGT-Cheminots et Sud-Rail ont été laissés à l'écart de ces négociations de dernière minute. L'Unsa, qui saluait lundi "des avancées", a néanmoins décidé mardi soir de "rester dans le mouvement dans l'attente du projet d'accord" que doit formaliser la SNCF, selon Roger Dillenseger.

Le texte arraché par le gouvernement à la SNCF préserve globalement les règles actuelles, notamment les repos hebdomadaires des conducteurs. Mais il prévoit aussi la possibilité, pour les seuls syndicats signataires, de négocier des accords dérogatoires lorsque les "conditions économiques locales ou sectorielles particulières le justifient".

J.M. avec AFP