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Grève sur un chantier du métro: Vinci propose des embauches temporaires

Des ouvriers ne sont pas payés depuis des mois.

Des ouvriers ne sont pas payés depuis des mois. - Geoffroy van der Hasselt - AFP

Des ouvriers qui travaillent pour l'entreprise FH services, sous-traitant de la filiale de Vinci Sogea TPI, ne sont pas payés depuis plusieurs mois. Le groupe propose une solution temporaire avant les résultats de l'enquête.

Vinci a proposé des embauches temporaires aux salariés de l'entreprise FH services, sous-traitant de sa filiale Sogea TPI, qui travaillent sans salaire depuis plusieurs mois sur un chantier du métro parisien pour le compte de la RATP. Le groupe de BTP a expliqué, dans un communiqué, proposer aux salariés concernés "un emploi soit sous la forme d'un contrat à durée indéterminé de chantier, ou pour ceux qui le souhaiteraient, sous la forme d'un contrat d'intérim". Le contrat à durée indéterminé de chantier n'a pas de limite légale de fin de contrat, mais s'arrête une fois le chantier terminé.

La filiale du groupe a par ailleurs "procédé à un paiement anticipé sur situation de travaux à la société FH Services [afin de permettre le] règlement des salaires dus à fin décembre", a précisé par ailleurs le groupe. Vinci avait annoncé un peu plus tôt dans l'après-midi une réunion entre sa filiale Sogea TPI et les représentants du personnel pour régler la situation des salariés de FH services, tant sur la situation contractuelle que pour les salaires impayés. Les ouvriers ont finalement décidé de suspendre leur grève ce vendredi.

La veille, le géant du BTP avait jugé que ces ouvriers en grève sur un chantier de rénovation du métro parisien, à la station Châtelet-Les Halles, étaient dans une "situation inacceptable", annonçant mener une "enquête interne". Le groupe affirmait que ces personnes se trouvaient "en situation régulière en France" mais qu'il "y aurait des retards dans le paiement de leurs salaires", et disait souhaiter trouver une "solution durable".

Plainte contre X

Au coeur de Paris, 32 ouvriers, presque tous d'origine turque, ont cessé le travail depuis lundi, avec le soutien du syndicat CGT-construction, afin d'obtenir le paiement de 2 à 8 mois d'arriérés de salaire et leur embauche par Vinci, a constaté l'AFP. Selon la CGT qui a révélé l'affaire, l'inspection du travail a procédé lundi soir à un contrôle sur le chantier. Interrogé par l'AFP, les délégués syndicaux se sont refusés à tout commentaire, expliquant vouloir d'abord présenter les propositions de Vinci aux salariés qui devaient se réunir en assemblée générale dans la soirée. Ces ouvriers, qui travaillent de nuit, affirment n'avoir ni contrat de travail, ni fiches de paie, ni équipements de sécurité alors qu'ils sont exposés à des produits chimiques, des poussières et de l'amiante.

La RATP a confirmé jeudi avoir déposé plainte contre X pour le préjudice subi, en termes d'image et pour l'arrêt du chantier, affirmant avoir rempli "ses obligations contractuelles" vis-à-vis de Sogea. Le préfet de la région Ile-de-France, Jean-François Carenco, a de son côté annoncé avoir saisi le procureur de Paris contre la société FH Services, jugeant, dans un communiqué, "inadmissible que, dans notre société, les droits des salariés soient ainsi bafoués". La RATP a précisé que ses équipes ont effectué 258 contrôles en 12 mois sur ce chantier, au cours desquels 15 anomalies ont été constatées, dont deux concernaient la société FH services, l'une pour absence de carte d'accès, l'autre pour un échafaudage mal fixé.

D. L. avec AFP