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Le Groenland s’aventure dans le fer et l’uranium

Une société britannique pourrait bientôt extraire du fer du sous-sol groenlandais, à 150 km au nord-est de Nuuk, la capitale.

Une société britannique pourrait bientôt extraire du fer du sous-sol groenlandais, à 150 km au nord-est de Nuuk, la capitale. - -

Avec le réchauffement climatique, le riche sous-sol du Groenland devient de plus en plus attirant pour les compagnies minières. Le gouvernement local souhaite en profiter, en autorisant l’exploitation de fer et d’uranium.

Le Groenland: 2 millions de km², 56.000 habitants, des étendues glacées à perte de vue, et… des mines de fer. Le gouvernement de cette province arctique a accordé son premier permis d’exploitation minière pour un gisement de ce minerai, cette semaine.

La compagnie britannique London Mining sera donc la première à pouvoir creuser le sous-sol du Groenland, et exploiter durant 30 ans une concession de fer à 150 kilomètres au nord-est de la capitale Nuuk. Le projet, encore loin d’être abouti, permettrait de développer l’île et d’injecter des capitaux.

Trouver des alternatives aux aides danoises

Le Groenland, province du Danemark, a accédé à une autonomie renforcée en 2009. Seules la monnaie, la politique étrangère et la défense restent encore sous contrôle de Copenhague.

Les ressources en minerais, notamment le fer et l’uranium, pourraient contribuer au développement de la région, qui vit actuellement de la pêche et des subventions publiques danoises.

Malgré le manque d'infrastructures, le réchauffement climatique qui fait fondre les glaces rend les richesses du sous-sol plus accessibles. Et donc bien plus intéressantes pour les compagnies minières.

Un exportateur important d'uranium

Selon la chef du gouvernement de la province, Aleqa Hammond, le Groenland pourrait "devenir un exportateur important d’uranium, parmi les dix premiers au monde".

Le parlement du territoire arctique a voté, à 15 voix contre 14, l’autorisation d’extraction d’uranium. Cette dernière était interdite depuis 1988, car le Danemark est profondément anti-nucléaire.

Contrairement aux mines de fer, l’exploitation d’uranium reste un sujet de clivage pour les habitants de l’île, qui craignent pour l’environnement et le mode de vie inuit. Le Parti inuit a d’ailleurs quitté la coalition au pouvoir dans la province ce mercredi, en signe de protestation.

A. D. avec AFP