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Guerre des prix: Leclerc dénonce les pratiques de ses concurrents

Michel-Edouard Leclerc considère que la guerre des prix est "un jeu de poker menteur"

Michel-Edouard Leclerc considère que la guerre des prix est "un jeu de poker menteur" - Jean-Sébastien Evrard - AFP

Le patron des centres E.Leclerc a affirmé, mercredi 20 novembre, que ses concurrents trichent en mettant en place une double stratégie pour faire payer aux clients la guerre des prix bas. Il cite nommément Casino et Carrefour.

Nouvel épisode dans la guerre des prix dans la grande distribution. Michel-Edouard Leclerc a jeté un nouveau pavé dans la mare. Le patron des centres Leclerc affirme que ses concurrents trichent et ont mis en place une double stratégie pour faire payer aux clients la guerre des prix bas.

Pour Michel-Edouard Leclerc, la guerre des prix bas est ainsi un jeu de poker menteur. Mercredi 19 novembre, le patron des enseignes E. Leclerc s'est offert une pleine page de publicité dans la presse régionale aujourd'hui pour l'expliquer.

"Une stratégie bipolaire"

Les prix ont, en effet, diminué mais pas partout et pas pour tous les produits. Il cite nommément Casino et Carrefour qui mettent en avant sur internet leurs prix les plus bas dans certains hypermarchés ou pour le drive mais qui se rattrapent sur d'autres familles de produits ou sur leurs formats de proximité.

Et le différentiel serait important. Michel-Edouard Leclerc est allé le constater: les prix seraient 13% plus cher dans les Carrefour Market, 20% dans les supermarchés Casino que dans ses enseignes. "Une stratégie bipolaire", affirme-t-il, faite sur le dos des clients et des industriels.

Sa solution : élargir vraiment le panier pour une comparaison des prix transparente. Interrogés mercredi, ni Casino ni Carrefour n'a souhaité faire de commentaires.

Une rencontre avec Emmanuel Macron

La guerre des prix devraient également être au menu de la rencontre entre Michel-Edouard Leclerc et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui aura lieu vendredi 21 novembre.

Une rencontre qui risque d'être électrique. Le gouvernement a à plusieurs reprises réuni les acteurs de la grande distribution pour tenter d'enrayer cette guerre des prix.

Or, le 23 octobre dernier Michel Edouard Leclerc appelait sur BFM Business à "arrêter le cinéma sur la guerre des prix", s'en prenant violemment aux politiques. "Il sont là avec des pincettes à se demander s'ils peuvent diminuer le prix du gaz de cinq centimes, du timbre de 10 centimes, à reporter des hausse de TVA. Et il faudrait que Leclerc, Carrefour et Intermarché taxent les consommateurs? Ils n'ont qu'à le mettre dans leurs programmes électoraux", s'agaçait-il.

Avant de pointer ce qui est, selon lui, "le fond du problème: vous croyez que la crise va déclarer un cessez-le-feu, que le pouvoir d'achat va arrêter de descendre? Nous ne faisons pas baisser les prix pour baisser les prix!".

Hélène Cornet et J.M.