BFM Business
Services

La guerre des télécoms est (re)déclarée

Martin Bouygues, pdg du groupe Bouygues.

Martin Bouygues, pdg du groupe Bouygues. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Cela bouge de nouveau dans les télécoms. En ce moment, c’est Bouygues qui est à l’offensive. Cette offensive a relégué au second plan les résultats annuels du groupe.

Bouyges attaque, et fait oublier ses mauvais résulats. Ils ont été marqués par un recul de 10% du chiffre d'affaires. Bouygues attaque sur les prix en proposant 19,99 euros par mois, soit le prix le plus bas du marché pour un accès à l'Internet fixe, à la télévision et à la téléphonie sans fil. 

Iliad a rapidement répliqué à l'offensive de Bouygues en annonçant que sa filiale Alice lançait une offre comparable à 19,98€. Que se passe t-il dans les télécoms? Ce qui se passe dans tous les secteurs où il y a à la fois des innovations techniques et une forte concurrence. Les innovations techniques permettent de baisser les prix, la concurrence oblige à baisser les prix.

Simultanément à cette baisse des prix, certaines entreprises qui ne peuvent pas suivre sont en difficulté et sont susceptibles d’être rachetées par les autres opérateurs.

On le voit avec SFR dont Vivendi veut clairement se défaire. Bouygues est intéressé et Free aussi. Donc là il y aura concurrence pour l’achat et cette fois-ci, cela fera monter le prix non pas des communications mais des actions de SFR.

Est-ce que tout cela est une bonne chose?

Mais oui : nous sommes tous des consommateurs et nous sommes heureux de voir des prix qui baissent car cela améliore notre pouvoir d’achat.

C’est le résultat bénéfique de la concurrence. En France on a du mal à accepter ce résultat. On le voit au travers des propos d'Arnaud Montebourg contre la concurrence en général et contre Free en particulier. Ces propos posent problème pour deux raisons : d’abord, ils sont en contradiction avec le fondement même de notre politique économique et de notre politique européenne.

La concurrence est un pilier de l’Europe et on ne voit pas pourquoi nos partenaires qui y sont tous favorables accepteraient l’idée d’une régulation et d’un carcan imposé aux entreprises. Ensuite refuser la concurrence, c’est défendre les gens en place.

La concurrence conduit à la disparition d’entreprises –on le voit avec SFR- mais aussi à l’apparition d’autres opérateurs. Free a secoué le confort des opérateurs installés qui, d’ailleurs, s’étaient entendus pour ne pas baisser leurs prix et ont écopé de ce fait d’une amende il y a une dizaine d’années.

Pourquoi donc les critiques que l'on entend notamment contre Free?

Montebourg est représentatif des incohérences des positions prises sur ce sujet. Il a déclaré en 2012 successivement : "Free est un bienfaiteur qui a fait plus pour le pouvoir d’achat en 5 ans que N Sarkozy". Puis il a accusé Free de détruire des emplois et de se comporter en voyou.

Free détruit des emplois chez ses concurrents mais en crée chez lui. Et le pouvoir d’achat qu’il nous donne permet de créer des emplois dans d’autres secteurs.

Jean-Marc Daniel