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Guillaume Pepy chiffre à 100 millions d'euros le coût de la grève SNCF

Le patron de la SNCF s'est félicité ce lundi que la France ne soit pas "paralysée" en ce quatrième jour de grève des cheminots, tout en déplorant que la grève a fait perdre 100 millions d'euros à la SNCF depuis qu'elle a commencé.

Chaque jour de grève coûte 20 millions d'euros, ce qui porte à 100 millions d'euros les pertes dues à la grève pour la SNCF, a indiqué Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, sur RMC-BFMTV ce lundi.

Un montant notamment lié à la défection des clients "fret" de la compagnie ferroviaire. "Lorsque des clients de trains de marchandises voient que le fret n'est pas fiable, ils passent à la route et c'est très difficile de les faire revenir", s'est désolé Guillaume Pepy.

Néanmoins, si "les usagers et -il ne faut pas l'oublier- les entreprises industrielles sont pénalisées" en ce quatrième jour de grève des cheminots, "la France n'est pas paralysée", s'est félicité le PDG de la SNCF.

Supprimer le statut de cheminot "ne va pas sauver la SNCF"

"Un cheminot sur quatre est en grève, mais presque les trois quarts des conducteurs, c'est ce qui empêche de mettre davantage de trains", a précisé le patron de la SNCF. Par conséquent, le trafic reste toujours "très perturbé", mais moins que la semaine dernière. Un TGV sur cinq, un Transilien et un TER sur trois et un Intercités sur six doivent rouler. Mercredi, les perturbations avaient vidé certaines gares, mais aussi donné lieu à des scènes de cohue dans d'autres.

Quant à la fermeture des réservations sur les jours de grève, Guillaume Pepy "assume à 100%", en raison du "risque de faire croire aux usagers qu'ils vont pouvoir voyager alors que leur train peut être supprimé", a-t-il par ailleurs indiqué.

Sur le projet de réforme du gouvernement, le patron de la compagnie a reconnu que ce n'était pas la suppression du statut de cheminot qui allait "sauver la SNCF". Bien plus décisive comme mesure à ses yeux: "il y aura moins de panne et un meilleur service public, tout simplement parce que les pouvoirs publics ont décidé de ne pas construire de nouvelles lignes TGV et de mettre tout l'argent sur le réseau existant".

Sur le changement de statut de la SNCF, qui deviendrait une société par actions, Guillaume Pepy jure que l'État continuera de détenir 100% du capital, mais qu'il ne pourra plus imposer à l'entreprise des arrêts qui n'ont d'autres intérêt que de constituer des "mesures électorales, pourquoi ne pas le dire". De son côté, la direction de la SNCF sera "responsabilisée", affirme-t-il.

N.G.