Hamon veut rétablir l'équilibre entre producteurs et grande distribution
Pas facile pour les agriculteurs ou les industriels de l'agroalimentaire de négocier avec les enseignes de la grande distribution. Alors vouloir rouvrir des négociations commerciales en cours d'année, en cas de brusque volatilité des matières premières agricoles, c'est aujourd'hui quasiment mission impossible.
Mais c'est bien ce que veut permettre le gouvernement, au travers du projet de loi Hamon sur la consommation, présenté ce 2 mai en Conseil des ministres. Le texte ambitionne de donner aux fournisseurs un peu plus de poids dans les négociations.
Indexer les prix sur les matières premières
La mesure existe déjà, dans la LME, la Loi de Modernisation de l'Economie de Christine Lagarde de 2008. Elle est en sommeil et le ministre de la Consommation Benoît Hamon veut la réactiver. Les distributeurs ne pourront plus refuser de reprendre les discussions avec leurs fournisseurs, agriculteurs ou industriels, même en milieu de contrat. S'ils s'y opposent, ils risquent des sanctions.
Le bras de fer est engagé : avec cette loi, les enseignes pourraient être obligées d'intégrer dans leurs contrats une clause d'indexation sur les matières premières. Elles s'y opposent fermement depuis longtemps. Les patrons des chaînes de distribution sont déjà vent debout. Leur argument phare: préserver le pouvoir d'achat du consommateur final.
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