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Harcèlement sexuel, discrimination: Uber licencie 20 personnes

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- - Mark Ralston - AFP

Le géant mondial du VTC a renvoyé 20 salariés visés par des plaintes en interne, notamment pour harcèlement sexuel, discrimination et intimidation, a fait savoir Uber ce mardi.

Uber a renvoyé 20 salariés suite à plus de 200 plaintes en interne, dont certaines pour harcèlement sexuel mais aussi discrimination ou intimidation, a indiqué mardi l'entreprise américaine.

"Nous avons enquêté sur 215 plaintes au total, qui étaient liées à de la discrimination, du harcèlement sexuel, des comportements déplacés, de l'intimidation, du harcèlement, des mesures de rétorsion ou bien relatives à des questions de sécurité", a indiqué par écrit un porte-parole du numéro un mondial de la réservation de voitures avec chauffeur.

"Les plaintes émanaient de salariés du monde entier mais la plupart venait de personnes basées à San Francisco", où se trouve le siège de l'entreprise, a-t-il précisé. Lorsque des plaintes étaient "confirmées" par ses investigations, Uber a "pris des mesures rapides et claires", a-t-on assuré de même source, insistant sur le fait que l'entreprise, qui a déjà fait face à des révélations sur la culture sexiste et violente qui y régnerait, "agit en permanence et avec rigueur depuis plusieurs mois" sur ces sujets.

Du sexisme institué

Cette enquête a été menée par le cabinet Perkins Coie, qui a étudié 215 réclamations et n'a pris aucune mesure dans 100 cas, selon Bloomberg. Cette enquête est différente de celle menée par Eric Holder depuis le mois de février. L'ex-ministre de la Justice de Barack Obama est missionné pour enquêter sur les conditions de travail dans l'entreprise et tenter d'endiguer le scandale créé par les accusations d'une ancienne salariée. Susan Fowler, une ingénieure ayant travaillé jusqu'à la fin 2016 pour le service américain de réservation de voiture avec chauffeur, avait publié dimanche un article sur son blog personnel expliquant pourquoi elle en était partie, disant avoir été victime de harcèlement sexuel et dénonçant le sexisme au sein de l'entreprise. 

Le directeur technique d'Uber, Amit Singhal, avait démissionné fin février, contraint au départ pour avoir caché la plainte pour harcèlement sexuel qui l'avait visé chez Google, son précédent employeur. Au moment de cette démission, Uber était déjà accusé par certains employés de tolérer une culture sexiste, violente et de débauche. Plusieurs cadres supérieurs d'Uber ont démissionné ces derniers mois.

Uber, qui n'est pas cotée en Bourse, est valorisée à hauteur de 70 milliards de dollars, sur la base des levées de fonds réalisées auprès d'investisseurs. Toutefois, l'entreprise accumule aussi les pertes et les controverses avec les taxis, ses propres chauffeurs, ou les autorités de plusieurs villes.

D. L. et N.G. avec AFP