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Havas accorde une retraite dorée à Jacques Séguéla

Lorsque Vincent Bolloré a pris le contrôle d'Havas, Jacques Séguéla lui a prêté allégeance

Lorsque Vincent Bolloré a pris le contrôle d'Havas, Jacques Séguéla lui a prêté allégeance - Thomas Coex AFP

Le célèbre publicitaire, âgé de 80 ans, a enfin pris sa retraite. Il n'est plus salarié d'Havas, mais l'agence lui a confié une mission de conseil.

Jacques Séguéla a coutume de dire qu'il ne prendra sa retraite qu'à 100 ans. Mais en pratique, le célèbre publicitaire, qui a fêté ses 80 ans en février, a déjà cessé ses activités professionnelles. En effet, son employeur Havas l'a discrètement mis à la retraite fin février 2013, et il n'est donc plus salarié de l'agence depuis cette date. A cette occasion, le gourou de la publicité a touché 1,24 million d'euros d'indemnités de mise à la retraite, mais pas de retraite chapeau. "J'ai pris ma retraite car le moment était venu", explique l'intéressé.

Rémunération généreuse

Toutefois, Havas n'a pas totalement coupé les liens avec le co-fondateur d'Euro RSCG. D'abord, il reste administrateur de l'agence. Surtout, il s'est vu confier une mission de conseil d'une durée de trois ans, soit jusqu'à fin mai 2016 (mais la mission pourra ensuite être prolongée par période de trois mois)."Havas a voulu que je reste encore quelques temps conseiller du PDG Yannick Bolloré et de l'agence pour la partie créative", explique l'intéressé.

Cette mission est généreusement rémunérée: la société Bleu (détenue à 50/50 par Jacques Séguéla et sa femme) a reçu pour cela 599.000 euros HT en 2013, puis 700.000 euros HT en 2014. Toutefois, notre retraité subit une petite chute de revenus par rapport à son poste de vice-président d'Havas qui était rémunéré 900.000 euros bruts par an en salaire fixe, plus un bonus allant jusqu'à 900.000 euros.

Prime de fidélité

Rappelons que le contrat de travail de Jacques Séguéla avait été refondu en 2006 suite à la prise de contrôle d'Havas par Bolloré. Le nouveau contrat instaurait une "prime de fidélité" si le publicitaire était mis à la retraite par Havas avant fin 2012. Cette sorte de golden parachute pouvait aller jusqu'à deux ans de salaire. Mais il n'a jamais été activé, puisque le départ en retraite a eu lieu fin février 2013.

Par ailleurs, Jacques Séguéla a exercé en 2013 ses dernières stock options Havas, et revendu une partie des actions ainsi obtenues, engrangeant ainsi un gain d'un million d'euros bruts.

Le jackpot de David Jones

En janvier, Havas annonçait le départ de son numéro deux, David Jones, après 15 années de bons et loyaux services dans l'agence de publicité. Mais ce départ a coûté fort cher. En effet, le publicitaire britannique a touché pas moins de 10 millions d'euros à cette occasion. Ce chèque comprend 4,4 millions d'euros au titre de son salaire 2013, dont un bonus de 3,5 millions d'euros. Mais David Jones avait aussi droit à un golden parachute de deux ans de salaire (bonus inclus), soit 3,6 millions d'euros. Et à une clause de non concurrence représentant un an de salaire (bonus inclus), soit 1,8 million d'euros.

Depuis son départ d'Havas, l'ancien conseiller en communication de David Cameron n'a guère donné de nouvelles. On sait juste qu'il continue à s'occuper de l'association One Young World et conseille le fonds britannique LSG. Il devait "co-fonder une start up technologique lancée en février 2014" combinant "médias sociaux et responsabilité sociale", selon le communiqué d'Havas. Mais on attend toujours...

Jamal Henni