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Hénaff met en cause l'association qui l'accuse de maltraitance animale

"Avec ces images, conclut-elle, L214 jette l'opprobre sur une entreprise de 110 ans", s'est indigné Hénaff.

"Avec ces images, conclut-elle, L214 jette l'opprobre sur une entreprise de 110 ans", s'est indigné Hénaff. - Fred Tanneau - AFP

Le célèbre fabricant de pâté a immédiatement réagi aux accusations de l'association de défense des animaux L214 ce jeudi, contestant les opérations "illégales" de cette dernière.

L'association de défense des animaux L214 a accusé jeudi les emblématiques pâtés Hénaff de surfer sur une image "idéalisée" de leur marque, en contradiction avec les conditions de vie réelles des cochons de leurs fournisseurs, une attaque vivement contestée par la société bretonne.

Alors qu'il y a quelques mois, l'entreprise familiale avait encore la tête dans les étoiles - c'est elle qui a conditionné les petits plats de l'astronaute Thomas Pesquet - jeudi, ses dirigeants ont été brutalement ramenés sur Terre par des attaques de L214.

Le lien entre ces images et ses fournisseurs mis en doute

L'association a publié des vidéos provenant "de deux élevages intensifs qui produisent chaque année plusieurs milliers de cochons" et qui fournissent, selon elle, l'entreprise Hénaff. Le visage d'un de ces deux éleveurs du Finistère figurerait même sur certaines petites boîtes bleues, comme gage d'ancrage local, affirme l'association.

Le numéro un français des pâtés et rillettes en conserve a immédiatement réagi jeudi aux accusations. Se disant dans un communiqué "choquée par certaines de ces images", la conserverie bretonne "souhaite que soit prouvé qu'il existe un lien avéré entre ces images et ses fournisseurs".

La préfecture du Finistère assure que "des enquêtes seront réalisées par des inspecteurs des services vétérinaires dans la journée sur ces deux élevages, pour s'assurer de leur conformité aux normes en vigueur". "Alors que la marque se targue régulièrement de 'transparence' et affiche des cochons dans l'herbe sur son site internet, les images, elles, révèlent des conditions d'élevage auxquelles les Français sont massivement opposés", dénonce L214 dans son communiqué.

Des cadavres de porcelets entassés

"En inscrivant les noms et parfois les photos des éleveurs sur ses produits, mais en ne diffusant jamais aucune image des conditions d'élevage des cochons, la marque entretient subtilement les représentations idéalisées des consommateurs", reproche encore l'association.

L214 affirme avoir déposé une plainte auprès du jury de déontologie publicitaire et lance une pétition, demandant aux dirigeants de la marque de "stopper l'enfermement des cochons, l'élevage sur béton, les mutilations douloureuses aux porcelets et les cages individuelles pour les truies".

Sur les vidéos, commentées par le chanteur Arthur H, on peut voir le quotidien d'animaux engraissés dans des élevages dits "conventionnels": les cochons aux queues mutilées grandissent enfermés sur un sol en béton ajouré par où s'écoulent leurs déjections. Les images filmées par l'association montrent également des cadavres de porcelets entassés ou un cochon agonisant.

L214 "attaque des marques connues pour choquer"

L'entreprise Hénaff, qui se fournit uniquement auprès de groupements d'éleveurs porcins et dispose de son propre abattoir, a réaffirmé "son attachement au respect des règles du bien-être animal". Elle n'en dénonce pas moins les pratiques de l'association vegan, "qui milite pour l'abolition de l'élevage en jouant sur l'émotion et en attaquant des entreprises ou des marques connues du grand public pour choquer, en recourant notamment à des méthodes illégales".

"Avec ces images, conclut-elle, L214 jette l'opprobre sur une entreprise de 110 ans, engagée depuis toujours pour la qualité de ses produits. Ses activistes ne visent qu'à la destruction de toute une filière au nom d'une idéologie qui prône l'abolition de la consommation de viande."

Fondée en 1907, la société se défend en assurant que "le bien-être animal est au coeur de ses préoccupations": "circuits courts afin de limiter les temps de transport et conditions d'abattage limitant le stress des animaux". Quant aux photos des éleveurs figurant sur les boîtes de pâté, réplique-t-elle, elles démontrent "la volonté de l'entreprise de s'approvisionner localement". Le pâté représente toujours 40% du chiffre d'affaires de l'entreprise, qui emploie 232 salariés et exporte ses produits dans 35 pays.

Casino, Franprix et 6 autres industriels français distingués pour leur respect du bien-être animal

Huit enseignes françaises de l'agroalimentaire et la grande distribution ont été primées pour leur action en faveur du bien-être animal, a annoncé jeudi l'ONG européenne CIWF.

Casino et ses enseignes Franprix, Leader Price, et Casino, ont reçu un "oeuf d'Or" pour leur engagement à ne plus vendre d'oeufs de poule élevées en cage dans tous leurs supermarchés d'ici 2020.

Système U, Monoprix et les supermarchés Schiever (est de la France) ont reçu une mention d'honneur aux "Lapins d'or" pour leur engagement dans un délai maximal de cinq ans, à s'approvisionner exclusivement pour leur marque propre en viande fraîche de lapins issus d'élevages en parcs.

Dans l'agroalimentaire, CIWF a distingué Herta qui a promis de n'utiliser dans ses recettes que des oeufs de poules hors cage d'ici 2019, ainsi que le groupe Aryzta pour ses engagements sur les marques "Coup de pâtes" et "Otis Spunkmeyer".

La marque Blédina en France (Danone) a aussi reçu un oeuf d'or, car elle utilise des produits à base d'oeufs hors cage dans ses préparations pour bébé.

Deux groupes ont été primés par un "Poulet d'or": Système U, pour son engagement, en partenariat avec les coopératives Terrena à s'approvisionner en poulets frais issus de systèmes respectueux du bien-être animal (densités d'élevage plus faibles, croissance plus lente des animaux).

Et, plus surprenant, le groupe La Poste, distingué pour s'être engagé avec son fournisseur Elior à servir dans ses 71 restaurants d'entreprise, de la viande de poulet exclusivement issue d'élevages respectueux du bien-être animal.

N.G. avec AFP