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Henri de Castries: la France "a un problème lourd avec l'investissement"

Henri de Castries estime que la France est perçue, à l'étranger, comme un pays peu accueillant pour l'investissement

Henri de Castries estime que la France est perçue, à l'étranger, comme un pays peu accueillant pour l'investissement - -

Le PDG d’Axa a expliqué à BFM Business, ce jeudi 21 février, que l’Hexagone présente un climat défavorable à l’investissement, l'un des moteurs de la reprise. Il déclare être "vigilant" sur l’évolution de la dette française.

La France serait une terre hostile à l’investissement. C’est en substance le message qu’est venu délivrer Henri de Castries, PDG d’Axa, ce jeudi 21 février, dans l’émission Good Morning Business.

Revenant sur la fameuse lettre écrite par Maurice Taylor, patron du groupe de pneumatiques américain Titan, à Arnaud Montebourg, il estime qu'elle"renvoie l’image de la France à l’étranger, c’est-à-dire l’image d’un pays qui n’est pas accueillant aux investissements, ce que nous avons du mal à admettre".

Pour lui, le sujet est "préoccupant car l’investissement est un moteur de la croissance et de la reprise future". "Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable : nous avons sur ce sujet un problème qui est un problème lourd". Sur une génération "il y a eu en France des décisions macroéconomiques défavorables aux entrepreneurs et défavorables aux investissements. Nous en payons aujourd’hui le prix", clame-t-il.

Ne pas augmenter le stock de dette française

Henri de Castries indique aussi être "vigilant" sur l’évolution de la dette française, et rappelle qu’Axa est "le premier porteur de dette publique française. Nous avons 50 milliards d’euros financés par l’épargne de l’assurance-vie. Nous suivons avec attention ce qui est en train de se passer, la dette souveraine n’est plus un investissement aussi attractif que par le passé".

Faut-il craindre des ventes massives de dette française par Axa pour autant ? "Nous avons un stock très important et l’objectif n’est pas d’augmenter ce stocks ni de le ramener à 0", répond de manière sibylline Henri de Castries.

Axa est un "collecteur d'impôts forcé"

En revenant sur les résultats de son groupe (voir chiffres), Henri de Castries critique au passage la fiscalité française. Si Axa "a connu une année record en France, et nous allons encore embaucher 2000 personnes", l’entreprise paie trop d’impôt selon son PDG. "La France est le pays où notre ratio résultat avant impôt /résultat net est le plus élevé. Nous collectons pour le compte de l’Etat 2,1 milliards d’euros de taxes d’impôts et contributions diverses et variées. Nous sommes une grande entreprise qui quelque part est un collecteur d’impôt forcé, plus que dans n’importe quel autre pays du monde".

Concernant l’évolution de son entreprise, le deuxième assureur européen compte augmenter sa présence dans les pays émergents. "Nous devons accélérer notre développement sur ces marchés", assure Henri de Castries.

Ce dernier rappelle toutefois qu'Axa a multiplié par quatre son activité dans ces régions, depuis 2007, en cofondant les métiers de l’assurance-dommages et de l’assurance-vie.

Julien Marion