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Hinkley Point: le CCE d'EDF ne peut empêcher l'examen du dossier au CA

EDF a prévu d'investir 21,6 milliards d'euros sur ce chantier.

EDF a prévu d'investir 21,6 milliards d'euros sur ce chantier. - AFP - Justin Tallis

Le projet controversé Hinkley Point sera bien examiné jeudi en conseil d'administration. Mais les décisions des administrateurs pourraient être suspendues le 2 août.

Une action en justice du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF pour tenter d'empêcher que le dossier Hinkley Point soit soumis au conseil d'administration de l'électricien prévu jeudi n'a pas abouti. Le CCE avait demandé vendredi à la justice le retrait du dossier Hinkley Point de l'ordre du jour du conseil convoqué le 28 juillet, mais cette demande ne sera examinée que le 2 août au tribunal de grande instance de Paris, a annoncé ce lundi le secrétaire du CCE, Jean-Luc Magnaval. 

Cependant, la demande en référé d'heure à heure du CCE porte aussi sur "la suspension" des délibérations du conseil d'administration. Ce qui signifie que les décisions prises par les administrateurs jeudi pourraient être suspendues le 2 août, et que donc le lancement de ce projet controversé de 18 milliards de livres (21,6 milliards d'euros) pourrait à terme être bloqué.

Une "violation" de l'avis des salariés

Pour le CCE, il s'agit de défendre "l'accès au juge", EDF ayant décidé de soumettre ce projet controversé au vote des administrateurs sans attendre le résultat, le 22 septembre, d'une action en référé de l'instance pour obtenir des informations supplémentaires sur le projet Hinkley Point.

L'électricien avait en effet convoqué un conseil d'administration le 28 juillet pour prendre une décision finale d'investissement sur ce projet gigantesque qui prévoit la construction de deux réacteurs EPR en Angleterre pour 18 milliards de livres (21,6 milliards d'euros) et qui est à l'origine de fortes tensions au sein de l'entreprise.

Cette ultime étape se faisait attendre depuis la signature, en octobre 2015, d'un accord commercial avec l'entreprise publique chinoise CGN, qui supportera un tiers du financement.

Les fédérations de l'énergie CGT, CFE-CGC et FO, qui demandent son report depuis plusieurs mois, ont accusé vendredi le président François Hollande d'être "passé outre l'avis des salariés" sur ce chantier. Elles ont évoqué une "violation" du CCE d'EDF avec une prise de décision avant même l'audience prévue le 22 septembre.

A.R. avec AFP